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 Story of the impossible [alone]

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Meredith C. Monaghan
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Meredith C. Monaghan


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MessageSujet: Story of the impossible [alone]   Story of the impossible [alone] EmptyLun 28 Mar - 23:27




Meredith
Impossible
- Comment ça ? Non, à Whistler ... Bien sûr ... Stephen, je ne comprends rien ! Oui j'ai le jet, évidemment. [...] D'accord, j'arrive dès que possible. Mais je ne serai pas joignable pendant le vol. [...] Non, ils doivent le modifier pour ça. Ecoute, ça ne changera pas grand-chose ! Mais si je dois me dépêcher, laisse-moi appeler Michel et mon assistante. Tu n'auras qu'à me laisser un message.
- Michel ? Faites préparer la voiture, je dois partir en urgence à New York. Il faut me conduire à Vancouver. Ce sera plus rapide que le temps de faire venir l'hélicoptère.
- Harper ? Harper, je dois me rendre à New York en urgence. Appelez l'aéroport de Vancouver et le commandant, tout doit être prêt quand je serai à Vancouver. [...] Non, je n'aurai pas besoin de vous. Vous me rejoindrez éventuellement.
- Bonjour Bennet, j'aurais bien aimé pouvoir te joindre. L'associé de mon père a appelé, il a parlé de voiture, que je devais venir en urgence. Je n'ai rien compris. Voudrais-tu essayer d'aller voir mes parents pour comprendre ce qui se passe s'il te plaît ? Je suis un peu inquiète. Je serai à New York dans quelques heures. Je te rejoindrai chez toi. Je t'aime.
Quelques minutes auparavant, alors que Meredith avait profité des premiers rayons de soleil du printemps pour rentrer du Sweeties à pieds, son téléphone avait indiqué qu'elle recevait un appel de Stephen, le plus vieil associé de son père, et PDG adjoint de Carmichaël Resort. John et lui avaient appartenu à la même confrérie, à la fac, et avaient monté leur business ensemble, un peu à la manière d'Edward Carmichaël et de Georges Piper, des années auparavant. Des deux, John était le plus charismatique, et était celui qui avait décidé de lancer sa société, mais il avait toujours vanté Stephen comme le meilleur des gestionnaires et, accessoirement, le meilleur des amis. Pour Meredith, il était presque comme un oncle, bien plus présent que Richard, par exemple.
Pour autant, ils ne s'appelaient pas régulièrement ; son coup de fil avait donc mis Meredith en alerte immédiatement, et le discours pour le moins confus de l'associé de son père n'avait rien arrangé. Stephen lui avait parlé de voiture, de ses parents, mais le bruit en arrière-plan était considérable. Ce que l'héritière avait essentiellement retenu était la nécessité absolue qu'elle se rende à New York. Faute de bien comprendre ce que Stephen lui disait, elle s'était irritée au téléphone mais, à peine le coup de fil terminé, elle avait tout mis en branle pour faire ce qu'il lui demandait. A vrai dire, plus elle pensait à tout ça, et plus elle était inquiète. Elle en était arrivée à la conclusion qu'ils avaient dû avoir un accident de voiture, mais de là à nécessiter sa présence absolue ...
Maintenant qu'elle était dans l'avion, elle était impatiente d'arriver. Ruminer ne lui convenait absolument pas. Heureusement, dès l'atterrissage, elle aurait un message de Bennet pour lui donner des nouvelles ; même si son architecte risquait d'être forcé de bousculer son emploi du temps pour elle, Meredith savait qu'il le ferait. Faute de pouvoir faire plus pour le moment, elle glissa sur ses yeux un masque en soie, mais le sommeil refusa de la trouver. Les paroles de Stephen tournait toujours dans son esprit, et elle avait comme un mauvais pressentiment.

Quand le jet atterrit à New York, son premier réflexe fut d'allumer son téléphone. Elle avait plusieurs nouveaux messages, qu'elle écouta immédiatement. Aucun n'était de Bennet, mais Meredith n'y prêta pour ainsi dire aucune attention. Ce qu'elle entendit de Stephen était trop grave : ses parents étaient à l'hôpital. Ils avaient eu un accident. Le chauffeur et un assistant de son père étaient avec eux. Tous étaient dans un état grave.
Affolée, Meredith pressa son chauffeur de la conduire à l'hôpital où ses propres parents avaient été conduits, mais les embouteillages new yorkais se rappelèrent à elle, la laissant folle d'énervement. C'est là, d'ailleurs, qu'elle laissa un second message à Bennet, mi-paniqué mi-énervé, pour lui dire ce qu'il en était et le presser de la rejoindre. Quelque soit l'état de ses parents, elle ne serait jamais capable de l'affronter sans lui. Dans son esprit, les pensées qui tournaient étaient pessimistes, voire même franchement noires.
Tellement, que quand le chauffeur la déposa enfin devant l'entrée des urgences, elle se précipita à l'intérieur et bouscula une mère de famille pour obtenir des nouvelles auprès de l'hôtesse de l'accueil. La femme ne lui dit rien mais, avant même que Meredith ait eu le temps de lui demander si elle se moquait d'elle, un médecin vint la trouver.
- Mademoiselle Carmichaël. Suivez-moi s'il vous plaît.
- Est-ce que quelqu'un va finir par ENFIN me dire ce qui se passe ? A quoi cela sert-il que mon père soit un des plus gros donateurs à votre hôpital si c'est pour être traitée ainsi ?
Franchement ? Son père leur donnait des centaines de milliers de dollars tous les ans, voire des millions. Et Bennet qui ne la rappelait pas ! A vrai dire, maintenant, elle était réellement effrayée et, quand elle pénétra dans le bureau que le médecin lui indiquait, elle ne savait plus bien comment elle se sentait exactement, si bien qu'elle se tut.
- Mademoiselle Carmichaël, il semble que le véhicule de vos parents aient eu un accident. Le chauffeur de votre père est décédé sur le coup. Vos parents ont été transportés dans un état critique jusqu'à notre hôpital, et ... votre mère n'a pas survécu. Elle est morte dans l'ambulance. [...] Votre père, lui, avait la cage thoracique enfoncée. Deux de ses côtes ont percé un poumon. Nous l'avons opéré pour stopper l'hémorragie mais il avait déjà perdu trop de sang. Nous n'avons pas pu le sauver. Il est décédé sur la table d'opération. Je suis désolé.
- Comment ?
Elle avait parfaitement compris, en vérité. Seulement, elle refusait de l'entendre, comme si son esprit refusait d'admettre, de digérer l'information. Comment son père et sa mère pourraient-ils être morts ? Et un accident de voiture ? Mais ils avaient un chauffeur. Un type qu'on payait pour que ces choses-là n'arrivent pas ! Lentement, les larmes lui montèrent aux yeux.
- Je veux les voir.
Sans ça, elle ne réaliserait jamais. Elle ne réalisait de toute manière pas. Ce genre de choses arrivait aux alcooliques, aux drogués, et à ... à ... pas aux gens comme eux ! Ce n'était pas possible.
- Ce n'est pas possible. Pas pour l'instant. Nous devons ... les préparer.
Une nouvelle vague de larmes lui monta aux yeux devant la violence de l'échange qu'elle avait avec le médecin. Tous ces détails étaient bien trop ... bien trop réels. Bien trop horribles. Elle ne pouvait pas les encaisser, et pourtant, le médecin enchaîna.
- Mademoiselle ... je sais que le moment est particulièrement difficile mais ... vos parents étaient accompagnés, et nous n'avons pas pu identifier par qui. L'homme avec eux n'avait pas de papiers d'identité. Il est dans le coma, nous devons prévenir sa famille s'il en a une, et nous avons pensé que vous pourriez peut-être ...
- Je ne connaissais pas les assistants de mon père ! Vous n'avez pas honte de ma demander ça maintenant ?
- Eh bien ... je comprends votre réaction mais ce jeune homme a sans doute une famille. Pensez à eux.
Meredith n'en avait pas envie. Elle n'avait envie de penser à rien, ni personne. Seulement à Bennet, dont elle attendait qu'il la rejoigne. Pourtant, elle se retrouva à suivre le médecin dans les couloirs jusqu'à une chambre dans laquelle il entra pour ouvrir le store et lui permettre de regarder à travers une baie vitrée.
L'horreur qu'elle ressentit alors n'avait pas de limite. Son sac tomba au sol tandis qu'elle hurlait, se raccrochant à la paroi vitrée pour ne pas tomber elle-même.
- BENNEEET ... NOOOOON. NON. NON NON NON.
Elle fondit en larmes, sanglotant violement, au bord de l'hystérie, tandis que plusieurs personnes s'approchaient d'elle. Se décollant du sol, elle se précipita dans la chambre, bousculant au passage le médecin qui sortait pour la rejoindre. A l'intérieur de la pièce, elle tomba à genoux au bord du lit sur lequel son compagnon reposait, inerte.
- Non. Bennet. C'est un cauchemar.
Sa voix était rauque d'avoir crié trop fort, mais elle continuait de gémir, accrochée à la main de son architecte. Il était tellement paisible. Immobile. Comme mort. Des tas de tuyaux le reliaient à des machines. Meredith, elle, était tout sauf paisible. Elle luttait contre les bras qui voulaient le détacher de lui.
- Lâchez-moi. C'est mon compagnon. Lâchez-moi. Bennet. Bennet je t'en prie. C'est pas possible. T'es plus fort que ça. C'est pas possible. Pas possible. Bennet ...
Vidée, elle avait fini par se laisser tomber assise au sol, toujours au bord du lit d'hôpital.
- Bennet Monaghan. Il s'appelle Bennet. C'est pas possible. Pas possible ...
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MessageSujet: Re: Story of the impossible [alone]   Story of the impossible [alone] EmptyMar 29 Mar - 13:21

Story of the impossible
...
Meredith ✧ Famille Monaghan
_ « Madame, votre fils au téléphone. » Malia venait de tendre le combiné à Georgiana qui, installée devant la télévision, souffla d’agacement à l’idée de rater quelques minutes de sa série favorite, « Downtown Abbey ».

_ « Lequel ? »

_ « Richard, madame. » La gouvernante tendit l’appareil à « madame » puis se retira sans pour autant fermer la porte, ce qui, sans qu’elle ne dise quoi que ce soit, frappa la vieille femme.

_ « Tu sais pourtant que je suis occupée ce soir Richard. Qu’y a-t-il ? »

_ « Je suis désolé maman... » Son fils avait une drôle de voix. Elle détestait le téléphone pour ce genre de raison : On remarquait que quelque chose clochait sans pour autant avoir le visage de son interlocuteur en face. Impossible donc d’être certain que quelque chose clochait réellement ou non.

_ « Tu as une drôle de voix. Tout va bien ? – Allez, allez, parle ! »

_ « Bennet a eu un accident de voiture... Il est à l’hôpital à NY. Il... Il est dans le coma. Nous partons à l’instant pour le rejoindre. Il serait bien que tu viennes aussi... [...] – Maman ? Mère ?! »

_ « Je vous rejoins là-bas. » Elle raccrocha et se leva. Trop rapidement surement ou bien était-ce à cause du choc. Sa tête se mit à tourner et elle retomba dans le canapé. Ensuite... Elle ne fut plus certaine de ce qu’il se passa.
Malia l’allongea sur le divan et lui releva les jambes. Elle lui passa de l’eau sur le visage et ainsi Georgiana revint doucement à elle. Le souci étant qu’elle savait qu’elle n’avait pas rêvé et qu’elle était certaine que son fils venait bien de lui dire que Bennet avait eu un accident de voiture et qu’il était dans le coma.
Voilà pourquoi Malia n’avait pas fermé la porte quand elle lui avait donné le téléphone. Elle savait. Richard le lui avait dit et elle était restée là à surveiller la réaction de la matriarche.

_ « Vos affaires sont préparées madame. La voiture a été avancée. Dès que vous vous sentez prête, nous pourrons y aller. Votre fils ne veut pas que vous voyagiez seule, je vous accompagne. »

_ « Oh Malia... » Elle lui avait attrapé la main et la serrait fort. Elle se mit à pleurer. Pleurer comme elle l’avait fait à la mort de son mari. A pleurer en ne pouvant plus respirer. Il y avait en elle une peur immense de perdre son petit-fils, une incapacité à bouger, un désir furieux de se lancer sur les routes, dans les airs, pour le rejoindre à NY. Elle sentait tous ses membres trembler, son cœur battre anormalement vite dans sa poitrine. Son souffle était court, elle avait froid, tremblait. Son fils avait raison, elle ne devait pas voyager seule.
De son côté, Richard n’avait pu se résoudre à ne pas prévenir Georgiana. Elle ne le lui aurait pas pardonné de ne pas être au chevet de Bennet en cas de ... Au cas où le pire serait arrivé. Il l’avait donc contactée. Elle se trouvait dans les Hamptons et serait donc sur place avant eux.
De leur côté, les parents de Bennet s’étaient également mis en route rapidement. Le plus rapidement possible compte tenu des circonstances et des évanouissements à répétition de la mère de Bennet. Pour la première fois de sa vie, cette femme si expansive était incapable de parler. Presque incapable de bouger... Elle suivit son mari sans broncher, sans réagir autrement qu’en s’écroulant à plusieurs reprises.

Après de longues minutes passées dans les bras de la gouvernante, Georgiana sécha ses larmes et finit par quitter sa demeure.
Quand elle arriva à l’hôpital, ce fut un médecin qui la reçut et lui expliqua les choses.
Accident de voiture. Coma... Non, Bennet n’était pas au volant. Oui, il était accompagné mais l’identité de ses compagnons semblait devoir rester secrète. Pas de jeune femme en sa compagnie. Georgiana avait craint pour Meredith, puis pour Julia. Donc non...
Bennet n’avait pas été placé dans le coma par les équipes médicales mais y était tombé dans l’ambulance qui l’avait conduit ici, il y avait déjà plus de 24h. Ils ne savaient pas quand il allait se réveiller, s’il allait se réveiller, s’il aurait des séquelles, quel genre de séquelles... En gros, ils n’avaient aucune réponse.

_ « Alors à quoi bon me garder dans votre bureau si c’est pour me dire « Je ne sais pas – Je ne sais pas ». Conduisez moi à mon petit-fils. » « Je ne sais pas. Je ne sais pas », elle aurait u le tuer si elle l’avait entendu encore une fois lui répondre cela !
Quand elle arriva dans sa chambre, elle ne vit pas Meredith. Tout ce qu’elle vit fut son petit-fils préféré, allongé sur un lit d’hôpital, branché à un tas de machines, tout commotionné... Elle resta immobile une seconde avant de s’avancer puis y alla. Ce fut là qu’elle remarqua la jeune femme, cramponnée à Bennet à la façon de l’appareil respiratoire surement...
Georgiana fut néanmoins rassurée de constater qu’elle n’avait rien. C’était une certitude maintenant, la jeune femme n’était pas en compagnie de son compagnon lors de l’accident. Ouf, il était donc surement avec des clients.

_ « Meredith. » Elle la prit dans ses bras brièvement avant de reporter son attention sur son petit-fils dont elle prit la main avant de s’asseoir dans le fauteuil qu’elle venait de subtiliser à la jeune femme.

_ « Bennet... » Elle le recoiffa et garda sa main dans la sienne. Main qu’elle caressait doucement. Elle passa également sa main sur le visage bien trop paisible du jeune homme. Le recoiffa comme elle le put et finit par s’adresser à lui plus longuement tout en murmurant. Comme pour ne pas le réveiller alors que la seule chose qu’elle voulait, était justement qu’il reprenne conscience.

_ « Il est hors de question que tu baisses les bras, tu m’entends ? ... Tu as encore tant de choses à faire... Je t’interdis de me faire ça Bennet. Je te l’interdis. Tu te bats, comme toujours. Tu te bats et tu vaincs. – Tes parents sont en route. Julia aussi. Tu dois te réveiller avant qu’ils arrivent, sinon elles vont te voir dans cette immonde blouse bleue... Chéri... S’il te plait... » Il fallait rester digne mais en même temps elle n’avait jamais eu rien d’aussi compliqué à faire de toute son existence. Tant pis si Meredith la voyait dans cet état. Si elle l’entendait parler à Bennet comme elle le faisait. Si elle se montrait faible face à quelqu’un d’extérieur à la famille. Tant pis. Cela ne comptait pas, plus.

_ « Je ne peux pas te perdre Bennet. Je ne perdrai pas l’un de mes enfants. Je t’e supplie. » Elle finit par se mettre à pleurer doucement.
Elle vivait un calvaire. Elle ne survivrait pas à la perte de l’un des siens. La prochaine à mourir serait elle, elle et personne d’autre, c’était ainsi que les choses devaient se passer.
Quelques minutes passèrent ainsi puis elle finit par porter à nouveau son attention sur l’héritière qu’elle ne savait pas encore orpheline puisque l’hôpital n’avait rien voulu lui dire concernant l’identité des compagnons de l’architecte.

_ « Comment vous sentez-vous ? Je suis soulagée que vous n’ayez pas été avec lui... Il est fort vous savez. Il va s’en sortir, c’est un battant. » C’était vrai.
Georgiana aurait pu faire le vœu que Meredith se trouve à la place de Bennet et son petit fille à celle de la jeune femme mais non. Le seul vœu qu’elle pouvait faire étant d’échanger sa place avec cette de Bennet. Ni plus ni moins.

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Meredith C. Monaghan
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MessageSujet: Re: Story of the impossible [alone]   Story of the impossible [alone] EmptyMar 29 Mar - 23:42




Meredith
Impossible
Les minutes après qu'on lui ait présenté Bennet sur son lit d'hôpital sans savoir ce qu'ils étaient l'un pour l'autre étaient floues ; Meredith se rappelait plus ou moins de la violence de sa réaction, et aussi qu'on l'arrachait finalement à Bennet pour la calmer. Le verre d'eau ... on lui avait fait prendre un sédatif. Léger, sans doute : elle était toujours restée consciente. Mais maintenant, installée dans un fauteuil au chevet de l'amour qu'elle craignait de perdre, elle était effectivement plus calme. Elle avait accueilli l'annonce qu'on prévenait la famille de Bennet avec un désintérêt total. Toutes ses pensées n'allaient qu'à lui, et uniquement à lui, parce que l'idée qu'il ne s'en sorte pas lui était tout simplement insupportable, et qu'en lui tenant la main fort comme elle le faisait, elle espérait lui transférer un peu de sa force. N'importe quoi, qui aurait pu l'aider à reprendre conscience. Pour la deuxième fois en trop peu de temps, son visage portait le stigmates d'une situation violente à laquelle il n'aurait pas dû se trouver confronté : sa face était marquée de griffures et de bleus, et une longue entaille se distinguait à la racine de ses cheveux. Meredith ne pouvait évidemment rien voir du reste de son corps, mais elle imaginait, et ce qu'elle imaginait lui faisait monter les larmes aux yeux. Le choc avait dû être tellement violent. Et maintenant, souffrait-il encore ? Dans l'esprit de l'héritière, il était évident que oui, et elle, se sentait si impuissante. Tout cet argent donné par son père ne pouvait en rien aider Bennet maintenant. Cela n'avait pas plus aidé son père, et ça, c'était la chose à laquelle elle évitait de penser en ne se concentrant que sur son amour.
Quand Georgiana finit par passer la porte, Meredith n'avait aucune idée de rien, aucune notion de temps. Elle ne savait pas quelle heure il était, ni depuis combien de temps Bennet était ainsi inconscient. Elle ne savait même pas depuis combien de temps elle était à son chevet. De façon mécanique, elle se leva pour répondre à l'accolade de la grand-mère de son architecte, et s'effaça pour lui laisser la place au chevet de son petit-fils. La douleur de se séparer ainsi, même pour une seconde, de Bennet, la transperça ; s'il venait à mourir là, alors qu'elle ne lui tenait même pas la main ... S'il venait à mourir tout court ... Ses parents n'avaient pas survécu, eux. Mais imaginer la vie sans Bennet consistait, grosso modo, à s'imaginer vivre au milieu du néant. Elle s'efforçait de ne pas y penser et pourtant, l'idée revenait, tenace, jusqu'à ce qu'elle la chasse à nouveau. Elle était d'ailleurs en plein exercice quand la matriarche des Monaghan s'adressa à elle. Sur le coup, elle ne comprit pas, hébétée qu'on lui parle d'elle alors qu'elle-même avait tourné l'intégralité de ses pensées vers un autre depuis des heures ; il lui fallut quelques fragments de secondes pour bien comprendre, et quelques uns encore pour savoir quoi répondre.
- Je ne sais pas ... Mme Monaghan.
Non, elle ne savait pas comment elle se sentait. Mal, évidemment. Mais le mot qui aurait le mieux illustré son état ? Impossible de le dire. Impossible, également, de rester loin de Bennet plus longtemps. A pas comptés, elle se rapprocha du lit d'hôpital et le contourna pour s'installer face à Georgiana. Une perfusion venait se fixer sur le dos de la main de son compagnon, la privant de le tenir à nouveau alors, sans un bruit, elle se contenta de lui caresser le bras doucement, agenouillée pour le veiller encore et encore. Elle avait pris sa décision sans vraiment y réfléchir, mais elle ne le quitterait pas, et aucun règlement hospitalier ne parviendrait à l'y forcer. Redevenus muettes, les deux femmes ne se parlèrent plus, et un silence de mort s'installa dans la chambre, pendant de longues minutes.
Finalement, le médecin qui avait reçu Meredith - le messager des nouvelles funestes - vint troubler la sérénité de la chambre. L'héritière frissonna, inquiète de ce qu'il allait encore annoncer.
- Bonjour Madame. Mademoiselle Carmichaël, ils sont prêts. Je peux vous accompagner les voir.
Le désarroi se lut un instant dans les yeux de Meredith, et elle recula de crainte. Le médecin parlait de ses parents, mais l'héritière n'était plus certaine de vouloir aller au bout de sa demande, et contempler ses parents morts. L'idée en elle-même était horrifiante. Elle balbutia, incapable de trouver ses mots.
- Il ...Je ... Ils sont ... Non. Enfin, si. Je ... vais venir.
Lentement, elle se releva, comme si on s'apprêtait à la conduire à l’échafaud. Elle suivit le médecin jusqu'à l'ascenseur, le regarda appuyer sur le bouton du deuxième sous-sol, le tout dans un silence de mort. Son corps était comme autonome et son esprit, lui, comme absent.
Il faisait froid dans la morgue de l'hôpital. Tout y était blanc, éclairé par une lumière crue de néons, dégueulasse. Cela ressemblait aux morgues qu'on voyait dans les films, tellement que c'en était effrayant. Jamais elle n'aurait imaginé visiter un endroit pareil.
On la guida vers une petite pièce dans laquelle elle aperçut, de l'extérieur, deux sacs mortuaires posés chacun sur une espèce de gigantesque plateau métallique à roulettes. La nausée la prit, quand elle comprit que le voyage s'arrêtait là, et que ses parents se trouvaient là-dedans. Lentement, le médecin ouvrit la porte, comme pour ne pas déranger le silence des morts, et lui prit le bras pour l'accompagner. Meredith était figée sur place, et elle suivit comme un robot l'aurait fait. Quand un autre médecin présent ouvrir le premier sac, et que la tête de son père apparut, Meredith eut une nausée plus violente. Là, sur le carrelage immaculé de la morgue, elle rendit tout ce qu'elle avait dans l'estomac, autrement dit peu de choses. Elle avait obstinément refusé de manger depuis qu'elle était auprès de Bennet, et elle n'avait guère maintenant que des spasmes, mais pas grand-chose à vomir. Elle insista, en dépit des conseils du médecin, pour voir la dépouille de sa mère. Une nouvelle fois, elle fut prise d'une violente envie de vomir. On lui tendit un saut, et après un long moment à s'être cramponnée après, elle se releva pour supplier qu'on la ramène auprès de Bennet. C'était trop pour elle.
- Remontez-moi. Remontez-moi s'il vous plaît.
Ses yeux étaient rouges, autant des pleurs que des vomissements, mais elle ne se regarda même pas dans les parois vitrées de l'ascenseur. Elle s'aperçut à peine, tant son esprit voguait loin.
Alors qu'elle s'apprêtait à entrer dans la chambre de Bennet, le médecin, qui s'était sauvé à peine la porte de la cabine ouverte, lui tendit un verre d'eau et un bonbon. Lentement, elle les prit, avant d'entrer dans la chambre où Georgiana parlait toujours doucement à son petit-fils.
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MessageSujet: Re: Story of the impossible [alone]   Story of the impossible [alone] EmptyMer 30 Mar - 11:11

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Meredith ne savait pas plus comment elle se sentait que le médecin ne le savait pour Bennet, cependant, à la jeune héritière, Georgiana passait sur cette ignorance. Vu le visage de la jeune femme, elle allait mal. Comment pourrait-il en être autrement alors que Bennet se trouvait allongé là, inerte, branché, bipant, commotionné, marqué...
Georgiana avait donc passé sa main sur le corps de Bennet pour aller rejoindre celle de Meredith, de l’autre côté du lit, juste avant que le silence ne s’installe à nouveau entre elles. Ce n’était pas un problème. Plus aucune convenance ne comptait à présent. Si Bennet avait pu voir ça il aurait surement été furieux. Meredith était dans un état désastreux, presque aussi marqué que Bennet lui-même. Sa grand-mère avait filé de chez elle en prenant soin de se refaire « une beauté » mais contrairement à son habitude, elle ne portait aucun bijou. Bijoux que Bennet avait pourtant toujours adorés. Quant à sa mère, qui devrait arriver... Mieux valait qu’il ne la voie pas.
Le silence des deux femmes fut troublé par l’arrivée d’un médecin qui emmena Meredith avec lui. « Ils sont prêts. Je peux vous accompagner les voir. » Qui ? Tout ceci était étrange. Meredith finit par partir et la vieille femme appela une infirmière.

_ « Pourriez-vous nous apporter un autre fauteuil comme celui-ci je vous prie, ainsi que deux couvertures et des oreillers. Je ne crains que nous en ayons besoin. Et... Hum, sauriez-vous me dire avec qui mon petit-fils se trouvait lors de l’accident ? Je suis inquiète pour son meilleur ami qu’il devait voir justement ces jours... Ils sont si jeunes... »

_ « Je trouve ça rapidement. – Euh... Pas de jeune homme autre que votre petit-fils madame, un couple, les parents de la jeune fille qui se trouvait avec vous, et leur chauffeur. »

_ « Oh. Ahem. Je vous remercie. » Elle retourna dans la chambre. « ILS sont prêts », il s’agissait donc de ses parents. Ses parents étaient décédés dans l’accident de voiture. Quelle tragédie. Elle était si jeune pour perdre ainsi ses deux parents. Si jeune pour affronter tout ce qu’elle allait devoir affronter maintenant suite à leur mort. « L’héritière », elle n’avait jamais aussi bien porté son nom.
Georgiana s’installa à nouveau auprès de Bennet dont elle teint la main. L’infirmière revint le apporter ce qu’elle avait demandé. Elle ne lui prêta aucune attention, préférant prier et parler au malade, qui, elle en était persuadée, l’entendait forcément.
Meredith finit par revenir. Elle était si blanche qu’elle en était presque « lumineuse » mais pas dans le bon sens du terme. Georgiana la regarda s’installer à nouveau.

_ « Il faut que vous mangiez quelque chose. Vous n’allez pas tenir. » Sur ce genre de petit gabarit les joues se creusaient rapidement, les cernes aussi, tout et on pouvait le voir si bien, elle ne devait rien avoir avalé depuis qu’elle était arrivée à l’hôpital. Pour ce qui était de ce qui venait de se passer au second sous-sol, la vieille femme ne pouvait pas s’en douter, elle ne pouvait qu’imaginer.
Elle aurait aimé faire plus mais tout à coup la porte s’ouvrit, c’était Richard qui laissait entrer sa femme. La mère de Bennet s’arrêta net à l’embrasure de la porte quand elle posa les yeux sur son fils, elle se tint à son mari, respira comme elle le put, soupira, tenta de tout remettre en ordre dans sa tête et son corps puis elle s’approcha de son fils en se mettant à pleurer. Elle ne parvint pas à rester sur ses jambes et ce fut son mari qui la retint. Elle allait surement refaire un malaise mais pas dans la seconde. Dans la seconde elle n’avait aucune idée de ce qu’elle ou son corps pouvait bien faire. Elle avait essayé de se préparer durant tout le voyage. Elle s’était promis de ne pas s’écrouler, de ne pas pleurer ou si peu. De ne pas avoir peur. De n’être que positivité et espoir... En le voyant, toutes ses bonnes résolutions s’étaient envolées et il ne restait que le désespoir et la douleur. La peur de perdre son unique enfant. Elle aimait son mari, oui, ils étaient un couple heureux. Mais si elle perdait Bennet, elle ne s’en remettrait pas. Depuis sa naissance il était sa raison de vivre. Elle l’avait désiré si fort ce petit garçon.
Le jour de sa naissance, quand elle l’avait vu, elle était tombée immédiatement amoureuse de lui et plus rien n’avait alors existé. Sa petite merveille avec ses jolis cheveux blonds, ses yeux bleus... Il était parfait. Oh... La perfection lui en avait fait voir de toutes les couleurs. Bagarres à répétition dès le plus jeune âge. Garde à vue. Alcoolémie trop élevée. Des jeunes filles en larmes qui lui racontaient leurs déboires amoureux avec son fils en prenant le thé. De mauvaises notes jusqu’à ce qu’il trouve sa voie. Un caractère épouvantable... Il fallait être sa mère, ou quelqu’un de complètement cinglé pour l’aimer autant non ? Non, parce qu’à côté de tout cela Bennet pouvait également être un ange. Elle l’avait vu s’occuper de Julia quand elle avait eu son cancer. Elle l’avait vu dévasté quand sa grand-mère avait refusé de le voir durant des mois. Elle l’avait vu pleurer, beaucoup, quand il rentrait de l’école et qu’il lui avouait que les autres ne l’aimaient pas. Elle lui disait que c’était parce qu’ils étaient jaloux. Que lui était parfait et qu’eux ne le supportaient pas...

_ « [...]Mon petit cœur. » Elle ne saluerait pas Meredith. Pas parce qu’elle ne le voulait pas mais parce qu’elle ne l’avait pas vue alors qu’elle se trouvait pourtant à côté d’elle. Dans son esprit, c’était Julia et quand bien même, elle n’était pas là pour dire bonjour. Elle était là pour... Prier si fort qu’elle s’en donnerait la pire migraine qui soit. Elle était là pour montrer à son fils qu’elle était là justement. Elle, sa grand-mère, son père, Julia et Meredith.
Alors que les minutes avaient passées et que la mère de Bennet continuait à lui caresser doucement le bras, du côté où se trouvait sa belle-mère, toutes les machines se mirent à biper de façon affolée.

_ « Qu’est-ce qu’il se passe ?! Richard ! Appelle un médecin ! » Il n’eut pas le temps de le faire car un médecin et surement une infirmière ou allez savoir, entrèrent dans la chambre en prononçant des termes médicaux auxquels ils ne comprenaient rien. Il n’avait pas de médecin dans la famille ! Quelle honte !

_ « Il fait un arrêt ! Il y a trop de monde dans cette chambre ! Dehors ! Sortez ! » Ils furent tous mis à la porte. Cela sembla durer des heures à la famille de Bennet et finalement le médecin revint à eux. Il n’y avait plus de bruit dans la chambre et de là où ils étaient, ils n’entendaient pas les bips de la machine à laquelle le cœur de Bennet était branché.

_ « Il est stabilisé et [blablablablablabla ]... Il lui faut du repos [blablablablabla]... Nous pensons, d’après son activité cérébrale qu’il devrait se réveiller dans les jours à venir, nous n’avons cependant aucune certitude quant à cela. [blablablablablabla]... » Mère et grand-mère n’entendirent pas tout. Ne comprirent pas tout. Juste le principal : Il devrait se réveiller. Son activité cérébrale était bonne. Pas contre son cœur...
Quand ils voulurent entrer tous à nouveau dans la chambre, le médecin les stoppa.

_ « Vous êtes beaucoup trop nombreux. Deux personnes à la fois seulement. Uniquement la famille. Mlle, je suis désolé mais puisque vous n’êtes pas de la famille. » La mère de Bennet ne demanda rien à personne, et ne s’occupa d’ailleurs pas de la suite, elle entra dans la chambre de son fils et se plaça à nouveau à son chevet. Les autres l’avaient eu bien plus longtemps et elle était sa mère. Celui ou celle qui la ficherait dehors n’était pas né.
Georgiana, de son côté, ne vit pas exactement les choses de la même manière.
Richard, lui, resta en retrait. Le père de Bennet était un homme très gentil et assez doux. Assez timide également. Très aimant pour son fils, mais effacé.

_ « Cette jeune personne est sa compagne. Si elle a envie de le voir, elle le verra. Me suis-je bien faite comprendre ?! Cet hôpital vit grâce aux dons de sa famille ! Vous vivez grâce à l’argent qu’elle donne chaque année à ce lieu alors si elle veut danser la samba en sous-vêtements au milieu d’un bloc opératoire elle le fait ! – Vous n’êtes que des abrutis ! – Quel âge avez-vous ? 12 ans ?! – Je veux un vrai médecin ! J’exige que mon petit-fils soit transféré dans le service du Dr Robbins au Mont Sinaï ! – Retournez jouer au Dr avec un autre patient ! Vous n’approcherez plus de cette chambre ! »

_ « Mère ! » Ce fut une espèce de révolution dans le couloir. Suite au choc, à l’énervement, au refus qu’ils avaient reçu, de tous entrer dans la chambre... Georgiana n’avait pas l’habitude qu’on lui refuse quoi que ce soit, elle avait explosé.
Effectivement, le médecin était jeune. Ce n’était pas celui qu’elle avait vu au départ ou encore celui qui était venu chercher Meredith. Si Bennet avait fait un arrêt cardiaque c’était parce qu’ils n’avaient pas fait ce qu’il fallait pour que son cœur ne se fatigue pas plus, ou trop... C’était de leur faute. Ils n’étaient que des incompétents et s’il arrivait quoi que ce soit à Bennet elle leur ferait payer très cher !
Son fils l’emmena s’installer dans une espèce de petit salon un peu plus loin. Une infirmière vint même s’enquérir de son état et lui donna quelques minutes plus tard un léger calmant. Elle avait fini par fondre en larmes dans les bras de Richard qui lui aussi semblait maintenant complètement ailleurs.
La mère de Bennet, vit bientôt entrer à nouveau Meredith, qui sous les conseils de Mr Monaghan avait eu droit de retrouver Bennet.

_ « Quand il était petit, j’avais l’habitude de rester à côté de lui jusqu’à ce qu’il s’endorme... Ça pouvait durer des heures... J’essayais d’être certaine qu’il était bien endormi avant de le laisser mais il se réveillait et m’attrapait la main pour que je continue à lui caresser doucement la tête. C’était ainsi tous les soirs. Rien que tous les deux. C’était notre moment rien qu’à nous. –C’était un petit garçon si mignon, gentil... Un amour. Et tellement beau... – Il est beau n’est-ce pas ? – Trésor... Maman est là... » Elle s’était mise du côté de sa tête pour la lui caresser comme quand il était petit.

_ « Il n’a jamais été malade. Jamais été hospitalisé non plus. Il est costaud, comme son père... Un vrai Monaghan. Ces choses-là ne tombent pas malades vous savez. Jamais. Ils résistent à tout... » Elle ne pouvait s’empêcher de pleurer en parlant.
Elle s’était tu depuis son départ de Boston mais maintenant qu’elle était là, et qu’elle savait ou plutôt présumait, que Bennet pouvait entendre sa voix, elle voulait parler pour qu’il sache qu’elle était là.

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MessageSujet: Re: Story of the impossible [alone]   Story of the impossible [alone] EmptyMer 30 Mar - 23:28




Meredith
Impossible
Meredith regrettait d'avoir demandé à voir ses parents. Maintenant, leur mort était réelle. Maintenant, elle pensait à tout ce que cela impliquait. Elle craignait peut-être plus encore qu'auparavant que Bennet ... elle voulait s'empêcher d'y penser, chasser de son esprit l'idée qu'il pouvait mourir lui aussi mais c'était impossible. Maintenant, l'idée la hantait, et elle ne savait pas comment elle la sortirait de son esprit.
Avant de rentrer dans la chambre de son compagnon, elle avala un peu de l'eau et le bonbon donnés par le médecin ; la nausée ne l'avait pas quittée, revenant par vagues comme elle revoyait les visages blêmes de ses parents. Elle attendit quelques secondes, peut-être minutes, afin de s'assurer qu'elle ne vomirait plus, et reprit sa place auprès de Bennet. Un deuxième fauteuil avait été apporté, au bord duquel elle s'assit, avant de poser sa main sur le bras de Bennet, sans le serrer comme elle l'avait fait précédemment avec sa main. Elle ne se sentait plus aussi forte, maintenant, et elle n'était plus certaine d'avoir quoi que ce soit à lui transmettre, hormis son angoisse et sa peine. Cela devait se voir sans doute sur son visage, car la grand-mère de Bennet prit finalement la parole pour l'inciter à avaler quelque chose. Meredith releva la tête vers elle, le regard vide.
- Je n'ai pas faim.
Elle ne voulait rien. Rien sauf le réveil de Bennet. Rien, sauf que cette journée n'ait jamais commencé. Elle qui n'avait jamais vraiment entretenu de liens très étroits avec ses parents aurait voulu sa mère et son père auprès d'elle et, pour la première fois depuis que Georgiana Monaghan l'avait rejointe au chevet de Bennet, elle se mit à pleurer doucement, se forçant à ne pas sangloter, mais laissant les larmes couler sur ses joues sans chercher à les retenir. Peut-être le sédatif qu'on lui avait donné ne lui suffisait-il plus, sans doute la vue de ses parents avait-elle brisé sa volonté d'être là pour Bennet, et uniquement lui, mais maintenant que les larmes avaient repris, elle n'était plus capable de les arrêter. Finalement, elle appuya son front sur le bras de Bennet, cachant son visage pour mieux pleurer, soulagée sans vraiment en avoir conscience que la grand-mère de son architecte la laisse faire sans rien dire.

Ses larmes s'apaisaient à peine, quand la porte s'ouvrit sur les parents de Bennet. Sa mère était particulièrement marquée, pratiquement incapable de tenir sur ses jambes et Meredith se retrouva à prêter attention à quelqu'un d'autre que son amour. Il était, il faut dire, difficile d'ignorer Mme Monaghan bien que celle-ci lui ait à peine jeter un regard. L'héritière ne pouvait pas lui en tenir rigueur compte tenu des circonstances, et, bientôt, elle retourna sa vigilance vers Bennet. L'interruption lui avait permis de se ressaisir, et de se fixer à nouveau l'objectif de soutenir son amour autant qu'il le faudrait. Elle voulait même croire Georgiana affirmant que Bennet était un battant, quand des bips se firent entendre dans la chambre, provoquant la panique chez eux tous. En quelques secondes, une équipe médicale survint, et ils furent sortis de la chambre.
De l'extérieur, les secondes parurent des minutes, les minutes, des heures. Meredith avait l'impression que son propre coeur s'était arrêté, tout son corps était comme figé, attendant que l'équipe médicale en termine, que quelque chose se passe. Et, dans le même temps, elle craignait tellement qu'on vienne leur annoncer que le coeur de Bennet s'était définitivement arrêté, qu'elle ne voulait surtout pas retourner dans la chambre de son architecte. Quand un médecin vint le voir, pas le même que celui avec lequel elle avait elle-même été en contact, son corps se détendit, le temps qu'on leur annonce qu'il était vivant. Le reste n'était pas très encourageant et, pourtant, c'était tellement mieux que la mort. Quand l'angoisse finirait-elle ? Meredith écoutait à peine ce que disait le médecin jusqu'à ce que, alors qu'elle s'apprêtait à rejoindre Bennet sur les talons de sa mère, on lui dise qu'elle n'était pas la bienvenue. Il aurait été confortable de dire qu'elle ne comprit pas, que Georgiana était intervenue avant même que son esprit réalise mais la vérité, c'est que son coeur, jusqu'à son âme même, s'étaient brisés dans l'instant. On lui refusait de voir un homme qui représentait tout pour elle, et plus encore maintenant qu'elle n'avait plus de parents. Terrassée par la douleur, elle entendit et apprécia, d'une certaine manière, l'intervention de l'aïeule de Bennet, mais le mal était fait. Le médecin, qui venait de se faire congédier violemment, lui avait signifié qu'elle n'était, finalement, rien pour son architecte, conforté par la réaction de la mère de Bennet, qui s'était précipité vers son fils sans se préoccuper d'elle.
Comme Georgiana semblait avoir laissé des forces dans son coup d'éclat, Meredith hésita un instant entre rester vers elle, et se précipiter à nouveau vers Bennet ; ce n'est qu'après que le père de Bennet l'ait tranquillisée qu'elle s'autorisa à retourner dans la chambre. Elle s'installa dans un fauteuil, se sentant réellement faible pour la première fois de la journée, et baissa la tête vers son amour alors que samère s'épanchait. Ce qui avait semblé sympathique à Meredith au moment de Noël ne l'était plus vraiment maintenant que l'héritière jugeait que le recueillement et le calme étaient nécessaires ; une forme d'antipathie pointa en elle envers cette femme si peu discrète, qu'elle tut néanmoins, parce que ce n'était pas le moment, et que son éducation lui interdisait de montrer quoi que ce soit. Elle se contenta de ne pas répondre, et de tourner son attention vers Bennet, et juste vers lui - une tache peu évidente au milieu du flot de paroles de Mme Monaghan.
Dans ces circonstances, le retentissement de la sonnerie de son téléphone fut presque un soulagement, encore que le coup de fil signifiât qu'elle aurait à quitter la chambre. A peine passait-elle le pas de la porte, qu'on la reprit à l'ordre.
- Mademoiselle, les téléphones sont interdits. Nous vous remercions de raccrocher.
- Mais je ...
- Pas de mais, s'il vous plaît. Qui que vous soyez, vous mettez en danger nos patients avec cet appareil. Si vous devez téléphoner, faites-le dans la salle prévue pour ça.
Sans tenter de protester plus, Meredith se dirigea vers la pièce en question, un endroit vide dont on demandait de fermer la porte. Là, elle rappela Stephen, qui avait essayé de la contacter juste avant. Au téléphone avec l'associé de son père, elle raconta les choses comme elle le put.
- Stephen ... Stephen ils sont ... c'est affreux. Ils sont morts. [...] Je les ai vus. Et Bennet est dans le coma. [...] Ils étaient tellement blancs, tellement immobiles ! C'était ... oh Stephen, ce n'est pas possible ! Qu'est-ce que je vais faire ? [...]
La discussion se prolongea un bon moment, durant lequel le meilleur ami se son père la dirigea lentement vers des questions pratiques, jusqu'à aborder des sujets aussi délicats que la succession ou les obsèques. Meredith ne voulait surtout pas aborder de tels sujets, elle ne s'en sentait pas la force et, pourtant, elle n'eut pas plus la force de lui demander de différer de telles discussions. Au téléphone, elle se remit à sangloter, cette fois violemment, et la discussion tourna court. Tout ce qu'elle voulait, maintenant, était retourner auprès de Bennet, parce que même avec l'angoisse qui ne la quittait pas, rester vers son architecte lui paraissait être comme se trouver dans un cocon, face à la réalité de ce qui l'attendrait bientôt. Elle remonta les quelques mètres de couloir jusqu'à la chambre dans une sorte de brouillard qui ne fit que s'épaissir comme elle approchait ; son champ de vision diminua, comme le champ de son esprit et, alors qu'elle se raccrochait tout juste au chambranle de la porte de la chambre, ses jambes flanchèrent, et elle s'affaissa doucement au sol.
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MessageSujet: Re: Story of the impossible [alone]   Story of the impossible [alone] EmptyJeu 31 Mar - 12:03

Story of the impossible
...
Meredith ✧ Famille Monaghan
Georgiana se trouvait toujours avec Richard dans la petite salle d’attente attenante au service de réanimation dans lequel Bennet se trouvait. Elle reprenait un peu ses esprits. Son fils préférait la garder un peu là afin qu’elle puisse respirer et voir autre chose que les quatre murs triste de la chambre dans laquelle l’architecte d’intérieur se trouvait. Richard aurait même emmené sa mère faire un tour s’il n’avait pas craint qu’elle ne tombe d’inanition.
Il commençait à être « lassé » de devoir ramasser ses femmes toutes les cinq minutes. « Assez ». Richard était un homme patient. Un homme amoureux surtout et extrêmement respectueux de la gente féminine, bien plus que son fils à son avis d’ailleurs. Il était donc normal qu’il soit là pour soutenir mère et épouse, cependant, lui aussi avait peur de perdre son fils et depuis l’annonce, il n’était réellement parvenu à intégrer l’information selon laquelle Bennet était dans le coma car il n’en avait tout simplement pas eu l’occasion.
Il avait appelé sa mère, s’était occupé de sa femme, avait joint Julia... Que de choses qui lui avaient occupé l’esprit. Ce n’était pas un mal en soi, pourtant, il aurait aimé mieux se préparer. Son fils unique venait de faire un arrêt cardiaque et il était plus inquiet pour sa mère que pour sa progéniture. Il ne réalisait pas encore bien. Pour cela, il lui faudrait un moment seul avec Bennet.
Ce ne serait pas maintenant car Vivian, sa femme, l’avait rejoint et Meredith également et puis il lui fallait garder un œil sur Georgiana.

Plus loin, dans la chambre, Vivian avait été rejointe par Meredith.
La mère de l’architecte d’intérieur avait besoin de parler pour évacuer son angoisse. Elle était ainsi. Le choc « passé » et enfin réunie avec son fils, elle avait retrouvé la parole. Ce que la jeune femme en face d’elle pouvait en penser, elle s’en contre fichait. Qui était-elle pour la juger ou dire qu’elle en faisait trop, qu’elle aurait dû se taire ? Elle n’était pas mère, elle n’avait donc aucune idée de ce qu’il se passait maintenant dans le cœur de Vivian. La jeune femme pouvait bien penser ce qu’elle voulait concernant son amour pour le beau blond, ce ne serait jamais aussi fort que ce qu’une mère pouvait ressentir pour son enfant.
Il ne s’agissait pas là d’un concours. Qui l’aime le plus, le mieux. Non et puis, tant que Meredith ne se faisait pas trop remarquer, Mme Monaghan acceptait volontiers sa présence sans plus y penser.
Elle la regarda donc poser sa tête contre le bras de Bennet, qui, elle ne l’avait pas remarqué avant, possédait une légère cicatrice. En fait... La mémoire lui revint, ce n’était pas la première fois qu’il se retrouvait à l’hôpital...
Tout à coup, un portable sonna. Celui de la jeune femme. Elle le prit, se leva, sortit, se fit engueuler. Mais oui ! Les portables étaient interdits dans ce genre de service. Richard et elle avaient d’ailleurs laissé le leur dans la voiture avec le chauffeur. Vivian soupira d’agacement. Bennet venait de faire un arrêt et cette petite princesse se baladait partout avec un appareil qui pourrait causer encore plus de soucis en envoyant de mauvaises ondes sur toutes les machines chargées de tenir en vie son fils, mais également d’autres patients ! Quelle petite égoïste !

_ « Comment va-t-il ? »

_ « Toujours pareil. » Georgiana l’avait rejointe. Vivian se leva pour aller fermer la porte derrière elle. Elles étaient deux et par conséquent au complet. Meredith n’avait qu’à pas partir et puis... Sa place n’était pas ici après tout, qu’elle reste à téléphoner !
Vivian soupira.

_ « Bennet était avec les Carmichael lors de l’accident. Ils sont décédés, la pauvre petite est orpheline. »

_ « J’ai entendu dire que ce n’était pas l’amour fou entre elle et ses parents... Son père voulait la déshériter... »

_ « Peu importe. Elle va également avoir besoin d’être entourée. Je ne suis pas certaine que le reste de sa famille soit très présent. Bennet voudra la voir à son réveil, il voudra être là pour elle. »

_ « Oui, enfin pour le moment c’est lui qui a besoin de soutien. Il n’a pas besoin d’une princesse qui reste cramponnée à son téléphone au risque de faire sauter toutes les machines dans le service ! » Georgiana soupira et leva les yeux au ciel alors que sa belle-fille cherchait clairement un parfait coupable à tout cette situation. Meredith était parfaite dans ce rôle et cela, elle l’avait réalisé quelques minutes auparavant, juste avant que la jeune femme prenne son appel.

_ « C’est la seconde fois qu’il se retrouve à l’hôpital depuis qu’il la connait. Ce qui fait une courte période si tu veux mon avis. – La première fois il a été laissé pour mort sur un trottoir. Là, c’était dans une voiture. Ce sera quoi la prochaine fois ? Elle ne lui apporte rien de bon... Ne fais pas comme si tu n’y avais pas pensé. « Jamais deux sans trois », n’est-ce pas ? » Georgiana était une femme superstitieuse et sa belle-fille le savait. Si cette dernière avait fait le rapprochement entre les deux séjours sérieux de Bennet à l’hôpital, la grand-mère aussi.

_ « Oh, et sans parler de l’explosion sur le chantier ! »

_ « Ce qui fait trois. »

_ « Grâce à D ieu il n’a pas été blessé. On reste à deux. »

_ « Enfin Vivian ! Qu’essaies-tu de prouver ? A t’entendre on a l’impression que tu attends désespérément un troisième malheur pour... Je ne comprends même pas pourquoi d’ailleurs ! – Laisse-le se réveiller. Guérir. Ce n’est pas la faute de Meredith. – Tu cherches un coupable, je peux comprendre, mais ne lui mets pas tout sur le dos, elle n’y est pour rien. Il est d’ailleurs très certainement la dernière personne au monde qu’elle veut voir souffrir. – Il est heureux avec elle. Il a trouvé son alter-ego. Tu le connais aussi bien que moi pour savoir quel miracle cela peut-être. Il est fou d’elle et inversement. Elle n’est responsable de rien. – Blâme dont le chauffeur si tu veux, mais pas elle. Elle me fait beaucoup de peine. » Vivian soupira.
Oui, elle cherchait un coupable pour apaiser sa peine. Oui, Meredith était parfaite dans ce rôle et il fallait avouer que les circonstances ne l’aidaient pas.
A chaque fois que Bennet s’était retrouvé cette année dans une mauvaise situation, c’était de la faute de la jeune femme.
Certes, il l’aimait. Peut-être même que Vivian, en mère possessive et un peu trop aimante, en était jalouse. Si Bennet trouvait la femme de sa vie peut-être l’oublierait-il ? Il n’y en aurait plus que pour la jeune femme et Vivian, elle, se retrouverait abandonnée. Bien évidement qu’il s’agissait là d’un comportement excessif, irraisonné, idiot, fou peut-être. Elle s’en fichait.
Il fallait également avouer qu’elle craignait pour 1, la santé de son fils. 2, son « cœur ». Meredith était orpheline maintenant et surement loin d’avoir été déshéritée comme les rumeurs l’avait fait croire quelques mois auparavant. Elle devrait donc faire des choix, s’entourer autrement... Le fils Piper était parfait comme époux. Bennet... ? Pour Vivian il l’était, oui, mais pour les Carmichael & cie... ?
Qu’elle le veuille ou non, Vivian s’était toujours sentie exclue de ce monde. C’était plus fort qu’elle et malgré l’énorme succès que son fils pouvait avoir, professionnellement et personnellement parlant, elle craignait toujours que lui aussi ne soit exclu.

_ « J’ai tellement peur pour lui... » Georgiana vint la rejoindre et la prit dans ses bras en lui murmurant qu’elle savait et qu’elle comprenait. Que tout allait s’arranger. Que Bennet ne baisserait jamais les bras. Elle en était persuadée.
Là-dessus, elles entendirent un « boom » à l’extérieur de la chambre, derrière la porte.
A travers les fenêtres elles virent une infirmière se précipiter ainsi que Richard. Georgiana alla ouvrir la porte, suivie de près par Vivian.
C’était Meredith qui venait de s’écrouler là... Toujours à chercher de l’attention...
Vivian retourna auprès de Bennet ? Georgiana resta à aider Meredith avec infirmière et médecin. Ils la mirent sur une espèce de brancard et la conduisirent dans une chambre vide à côté. S’occuper de la jeune femme permettait à la grand-mère de Bennet de se sentir réellement utile. De plus, elle l’avait adoptée. Savait combien Bennet était fou d’elle et se devait de la conforter et d’être là pour elle quand personne d’autre ne l’était.
Richard en profita pour rejoindre sa femme et son fils. Femme qu’il enlaça immédiatement, n’osant pas réellement toucher son fils. Pudeur, peur de lui faire mal...

_ « Ca va aller... » C’était plus ou moins tout ce qu’il pouvait dire.
Dans sa tête, un milliard de choses se bousculaient sans qu’il parvienne à les analyser et les gérer.
Il devait de toute façon être fort pour ses femmes. Pour son fils aussi. Il était mort de trouille mais ne pouvait pas le montrer. Il fallait quelqu’un pour apaiser tout cela et c’était lui.

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MessageSujet: Re: Story of the impossible [alone]   Story of the impossible [alone] EmptyVen 1 Avr - 0:00




Meredith
Impossible
L'évanouissement de Meredith avait été fugace. On l'installait encore sur le brancard quand elle revint à elle. Elle se laissa faire, pas forcément sûre de ses forces dans l'instant mais, aussitôt qu'on l'eut menée jusqu'à une chambre, elle se releva.
- Je vais bien.
Comme l'infirmière qui était restée dans la chambre avec Georgiana protestait, Meredith accepta qu'elle lui apporte une collation, histoire de la faire taire, et de la faire partir surtout. Après la discussion qu'elle avait eue avec Stephen, elle avait besoin de faire le point ; sa première pensée fut de se dire qu'elle serait mieux seule pour ça, mais, quand l'intégralité de la situation lui revint à l'esprit, elle déplora de ne pouvoir en parler à Bennet et compter sur son support, et les pleurs revinrent. La grand-mère de son architecte n'avait pas quitté la pièce, au contraire de l'infirmière qui avait amené la collation. Meredith observa la vieille femme à travers le rideaux de ses larmes ; elle faisait preuve d'un stoïcisme incroyable, compte tenu de la situation, qui incita Meredith à s'ouvrir à elle.
- Votre petit-fils étaient avec mes parents quand l'accident est arrivé, mais ils n'ont pas survécu. Je suis toute seule.
Ce n'était pas totalement vrai : il y avait son grand-père, Ludmilla, sa tante, qui arriverait probablement bientôt d'Australie, et les Piper, Charles en premier lieu. Mais d'aucun d'entre eux elle n'était aussi proche que de Bennet, et elle ne voyait pas qui aurait pu l'aider à affronter ce qui l'attendait. Stephen avait parlé de ce qu'il y aurait à préparer pour les obsèques, et cela faisait peur à Meredith. Organiser des soirées, préparer des invitations, tout cela n'était pas forcément son activité préférée, mais elle le faisait sans trop de réluctance, parce qu'au bout du chemin, il y avait la promesse de passer un bon moment. Là ... elle n'arrivait pas vraiment à penser à tout ça, en fait. Stephen l'avait prise au dépourvue en lui parlant de tout cela aussi rapidement et, plus grave encore, il l'empêchait de se concentrer sur la seule chose qui comptait actuellement : la guérison de Bennet.
Pour le moment, ses parents étaient à son chevet, il était donc hors de question qu'elle le rejoigne. Jamais elle n'aurait pris le "risque" d'insister pour être présente également, et venir troubler son repos. Il devait se remettre dans les meilleurs conditions possibles. Elle s'en voulait, d'ailleurs, d'avoir oublié d'éteindre son téléphone, bien qu'elle eut pour circonstances atténuantes tout ce qu'on lui avait appris depuis plusieurs heures.
- Je préférerais que ... vous ne l'ébruitiez pas pour le moment. D'après l'associé de mon père, les marchés réagiront très mal, si l'annonce n'a pas été soigneusement préparée.
Ses paroles lui semblaient plates, et sans intérêt. Qu'y avait-il à dire à l'instant, de toute façon ? Grand-mère et petite amie voulaient la même chose pour Bennet, son réveil et sa guérison, mais épiloguer pendant des heures n'aurait servi à rien. Et Meredith était bien trop pudique de ses sentiments pour s'étaler sur ce qu'elle ressentait en l'instant. Surtout pas à la famille de Bennet. Charles savait ce qu'il en était, mais il était le seul, et c'était très bien ainsi.
Puisqu'il n'y avait plus rien à dire, le silence se fit dans la pièce. Meredith avala un peu d'eau, proposa à Georgiana de partager sa collation, et c'en fut terminé de toute discussion. Elle se contenta de regarder obstinément vers la porte, attendant que le père ou la mère de Bennet soit prêt à céder sa place pour permettre à l'une d'elles deux d'aller voir l'architecte. Rien ne vint.
En toute fin d'après-midi, l'infirmière qui avait tant tenu à faire manger Meredith vint les avertir que les visites étaient terminées ; pendant tout ce temps, la porte de la chambre était restait fermée. L'héritière n'était pas prête à abandonner son amour, aussi entama-t-elle les négociations.
- Excusez-moi, serait-il possible de rester pour la nuit ?
- [bNous recommandons généralement aux familles de nos patients de se reposer ; M.Monaghan est là pour plusieurs jours, ce sera épuisant pour vous également.[/b]
- Ce n'est pas ma question. Pouvez-vous le faire ?
- Nous pouvons, oui.
- Bien, alors je resterai.
- Nos instructions exigent que la famille soit consultée en premier.
Encore ? C'était la deuxième fois qu'on lui faisait le coup de la journée, semblant signifier à chaque fois qu'elle ne comptait pas pour Bennet. Meredith ne l'accepterait pas une fois de plus, et elle le fit bien comprendre.
- Et moi, je vous dis que je dormirai ici, sans quoi votre service et votre hôpital n'obtiendront plus jamais rien des Carmichaël. Me suis-je bien faite comprendre ?
- Oui, Madame. Tout sera fait selon vos souhaits.
Heureusement que Georgiana avait eu le même type de coup d'éclat plutôt dans la journée. Dans une telle situation, face à de telles enjeux, elle aurait probablement accepté d'être mise à l'écart, sans cela.
- Mme Monaghan, dans la précipitation, je présume que vous n'avez rien prévu pour ce soir ?
Comme l'aïeule avait acquiescé, Meredith attrapa son sac à main et chercha à l'intérieur jusqu'à tomber sur le pompon offert par Bennet, qu'il tendit à la grand-mère de son architecte.
- Je pense que c'est chez lui qu'il préférerait que vous alliez.
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MessageSujet: Re: Story of the impossible [alone]   Story of the impossible [alone] EmptySam 2 Avr - 19:12

Story of the impossible
...
Meredith ✧ Famille Monaghan
La grand-mère de Bennet avait accouru afin d’aider, celle qui, elle en était persuadée, serait un jour sa petite-fille par alliance. Elle l’avait observée marcher puis se tenir et encore, l’avait vu s’écrouler au sol. Ce ne l’étonna d’ailleurs qu’à moitié. Elle ne l’avait quasiment pas vue manger depuis qu’ils étaient tous ici. La jeune femme allait finir par y laisser sa peau.
Avec une infirmière et un aide-soignant (qui aida à mettre Meredith sur le brancard) Georgiana l’accompagna jusqu’à une pièce où elle se réveilla en prétendant se porter comme un charme.
La vieille femme soupira et regarda l’infirmière qui voulait absolument faire manger quelque chose à l’héritière. Tout à fait de l’avis de Georgiana, évidemment et elle s’assurerait qu’elle prenne des forces !

_ « Vous devez vous ménager ma belle. » Manquerait plus qu’il lui arrive quelque chose. Bennet serait furieux. Car oui, il allait se réveiller et il voudrait que son monde se porte bien et que personne ne dépérisse par sa faute. Sa grand-mère se raccrochait à cette idée quitte à peut-être passer pour une folle mais il était bien trop difficile d’imaginer le pire. Elle préférait de loin se dire qu’il n’allait pas tarder à se réveiller et qu’il serait comme avant. Qu’il ne voudrait surtout pas que Meredith, surtout vu les circonstances, ne soit laissée seule. Le sens de la famille chez les Monaghan pouvait parfois sembler poussé à l’extrême mais on ne devient pas un clan si soudé en ne s’occupant pas les uns des autres ou même, des « pièces rapportées ».
Elle avait bien vu comme il la regardait et inversement. Meredith était bien plus qu’une petite amie, preuve en était, il ne lui avait pas rendu la bague. Celle-ci ne se trouvait pas au doigt de la jeune femme non plus, certes, mais la matriarche ne l’avait pas récupérée. Il y réfléchissait donc. Quel pas en avant... Le destin, la fatalité ou ce que vous voulez, n’avait pas le droit de détruire ça. Bennet devenait un homme de plus en plus accompli et même comblé. Comment tout cela pourrait-il s’arrêter d’un coup ?
Ce que Meredith lui disait lui fit d’autant plus mal au cœur. Il était impossible que Bennet lui soit arraché.

_ « Je suis navrée pour vous... – Ne dites pas cela. Vous n’êtes pas seule, Bennet sera bientôt réveillé et il y a vos grands-parents. Je suis là, également, si vous avez besoin. » C’était sincère. Elle l’appréciait réellement. Depuis le moment où elle l’avait rencontrée, elle lui avait plu.
Est-ce que c’était parce qu’elle s’appelait Meredith Carmicheal ? Non.
C’était surtout pour ce qu’elle faisait à son petit-fils. Cette évolution dans son caractère qui n’était due qu’à la découverte de l’amour, elle en était persuadée. Meredith devait être une sainte ou quelque chose comme cela pour être avec lui. La vieille femme n’était pas dupe, Bennet était un ogre (pour rester polie) mais depuis qu’il était en couple, il semblait beaucoup plus doux. Un meilleur homme en soi.
Meredith lui demanda ensuite de ne rien dire. C’était assez évident en réalité qu’il valait mieux se taire, c’est ce qu’elle ferait et elle s’assurerait qu’il en aille de même du côté de Vivian. Même si sa belle-fille était agacée par la perle de son fils, elle ne dirait rien. Elle n’était pas idiote. Quelque peu impulsive certes, mais pas idiote. Elle se tairait.

_ « Ne vous en faites pas pour cela. » Meredith commença à manger ce que l’infirmière lui avait apporté. De son côté, Georgiana la surveilla et s’assura qu’elle reprenne bien des forces. C’était assez logique qu’elle n’ait pas faim, les Monaghan n’avaient pas non plus festoyé depuis l’annonce du coma du fils prodigue. Il «était néanmoins nécessaire de manger un peu.
La suite concerna la nuit à venir et Meredith s’arrangea pour pouvoir rester. Elle n’avait pas beaucoup vu Bennet puisque ses parents s’étaient enfermés avec lui depuis pas mal de temps maintenant.
Meredith revint donc à Mme Monaghan mère pour lui donner les clés de Bennet. Elle fut accueillie par un sourire amusé et désolé à la fois. Elle prit néanmoins ce drôle de porte-clés qu’elle lui tendait.

_ « Effectivement, nous n’avons rien prévu. C’est très aimable à vous, je les prends, au cas où mais je doute qu’il soit ravi de savoir que nous avons envahi son sanctuaire en son absence... Vous êtes une privilégiée. » Elle lui sourit et lui fit un clin d’œil. Pour elle, c’était le premier moment depuis qu’elle était arrivée qu’elle se permettait d’être un peu plus légère. Cela passa vite.
Le moment de quitter l’hôpital arriva. Ce fut plus compliqué qu’elle ne l’aurait pensé mais les Monaghan prirent la direction des « Towers » du Waldorf Astoria où ils prirent une suite à la décision de Georgiana. Ils dormirent très peu et grignotèrent légèrement puis, à la première heure le lendemain, ils étaient de retour à l’hôpital pour attendre le réveil de Bennet. Réveil auquel ils croyaient plus qu’en n’importe quoi d’autre !

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