Girls just wanna have fun [PV Rachel] - TERMINE

Meredith & Rachel
Comme quoi ...

Cette ville l'amenait à faire des choses étranges, et la plus étrange d'entre elles ne concernait ni son boulot ici, ni les hommes. A force, elle finissait par se dire que c'était peut-être normal, que c'était peut-être la vie, finalement. Mais cela restait tellement différent de ce qu'elle avait connu pendant 25 ans, qu'elle en était encore parfois interrogative.
Après avoir croisé une jeune femme du coin, dans une boutique, et après avoir amorcé la conversation, elle était restée en contact avec elle. Elle était en train de se faire une amie, dont elle ne savait même pas si elle savait qui elle était et combien elle "valait". Quelqu'un qui ne serait peut-être pas intéressé par son argent, ses relations, ou tout ce sur quoi les profiteurs fantasment habituellement. Et franchement ... elle trouvait ça agréable. Elle ne se sentait plus seule depuis qu'elle avait embauché Harper, ou qu'elle passait ses soirées avec Riley ou Bennet, mais elle n'avait encore personne avec qui discuter réellement. De Bennet et Riley, par exemple. Le courant passait bien avec Harper, mais toutes les deux, comme d'un accord tacite, se refusaient à se montrer trop familière avec l'autre. Rachel, en revanche, ne travaillait pas pour elle ; elle n'avait aucun besoin d'être spécialement sur la réserve.
Aujourd'hui, toutes les deux avaient rendez-vous dans un salon de thé apparemment populaire en ce moment dans la station. Meredith arriva la première, le temps d'observer l'endroit, et s'assit dans un coin tranquille de la salle. La décoration était cosy, mais il manquait une touche de sophistication pour en faire un lieu à la hauteur de ceux qu'elle fréquentait à New York. Une jolie rousse, à l'air gentil, vint lui apporter la carte, et elle en réclama une deuxième tout en commençant à consulter la liste des thés et chocolats chauds. Rachel ne mit pas longtemps à la rejoindre, et elle se leva pour lui faire la bise, de sa manière très citadine.
- Tu vas bien ? Installe-toi, je t'attendais pour commander.
Elle prit le temps de dévisager la jeune femme, face à elle. Celle-ci souriait, l'air aussi optimiste que quand elles s'étaient rencontrées, et Meredith trouva ça plutôt sympathique.
- Je n'arrive pas à me décider entre le chocolat sucré aux marshmallows et celui à la noix de coco ! C'est le genre d'endroit qui te fait prendre deux kilos d'office ...
BY .TITANIUMWAY

C’est les cheveux légèrement ébourrifés sur les pointes et plat sur le dessus qu’elle arriva dans le salon de thé où elle avait rendez-vous avec Meredith. Le vélo alors que le printemps s’amorçait enfin doucement, c’était peut-être pas l’idée du siècle ! Lorsqu’elle enleva son bonnet et dénoua son écharpe en entrant, ses joues rosies révélèrent encore plus leur éclat. Il faut dire que l’air frais de l’extérieur fouaittait encore un peu la peau non protégée. Effet accrue par le changement soudain de température, le salon de thé étant encore bien chauffé. Une chaleur douce, qui accentuait le coté cocoonning de l’endroit. Elle aimait bien venir s’y perdre des heures avec ces amies. Et aujourd’hui, c’était une en devenir qui l’attendait déjà à une table.

D’ailleurs, même elle n’aurait pas cru cela possible. Et pourtant… Depuis cette rencontre fortuite dans une boutique de la station, les deux jeunes femmes avaient sympathisé fortement. Très franchement, Rachel se demandait parfois encore pourquoi. Pourquoi elle, pourquoi l’héritière Carmichaël semblait l’apprécier. Pas qu’elle doute de ses capacités sociales, mais les deux femmes venaient de mondes totalement différents, et cela se voyait même dans la manière de se faire la bise quand la plus jeune s’avança à la table qu’elle avait reperée. Là ou la reserve et la classe de la new-yorkaise donnait une sensation de finesse dans le moindre de ses gestes, la whistlerienne elle était bien plus nature et n’hésitait pas à être tactile dans son salut. Oh rien de déplacé, mais sa main sur l’épaule de sa vis-à-vis pouvait paraitre audacieux pour les non-initiés.

Oh merci ! oui ça va, repliqua-t-elle en s’exécutant, posant ses affaires sans douceur sur la banquette près d’elle et en prenant la carte dans les mains même si elle savait déjà pour quoi elle craquerait. Tu m’attends depuis longtemps ? Je suis vraiment désolée, je suis venu en vélo et y’a eu un accident au croisement entre Lorimer Road et Blackcomb way… Tu sais, pas loin du Four Seasons. Rien de grave je crois, mais bon c’était un peu compliqué pour y passer…

Ou comment recommencer à accaparer la parole et s’emballer. En même temps, il fallait bien qu’elle explique à son interlocutrice pourquoi elle était très légèrement en retard, non ? Bref ! La carte. Alors qu’elle y jetait un oeil consciencieux malgré son choix déjà fait, mais sait-on jamais, elle releva la tête avec un rire à la remarque de la blonde face à elle.

Oh ça… On fini par arrêter de complexer à force tu verras, parce que tout est trop bon de toute façon ! plaisanta-t-elle. On préfère venir a vélo ensuite, pour perdre direct en sortant ! J’avoue qu’entre les deux j’ai une préférence pour la noix de coco, c’est frais malgré la chaleur du chocolat. Mais avec un vent comme celui qu’il y a dehors, celui aux marshmallows est tout indiqué ! Moi je vais craquer pour celui à la canelle, comme souvent, termina-t-elle tout en reposant la carte où aucune autre boisson n’avait su détrôner le délice des délices à ses yeux. Et toi, comment-vas-tu ?

Meredith & Rachel
Comme quoi ...

Attendre depuis longtemps ? Aucun risque. Elle appréciait certes Rachel mais à supposer que celle-ci ait été trop en retard, Meredith n'aurait pas accepté d'attendre. Elle aurait commandé, ou plus vraisemblablement serait partie.
- Michel m'a déposée il y a quelques minutes, ne t'inquiète pas. J'ai vu l'accident.
Elle avait fait faire demi-tour à son chauffeur pour éviter l'interruption de circulation qui en avait suivi, provoquant un concert de klaxons quand la grosse berline avait fait demi-tour au milieu de la rue. Dans ces moments, elle déplorait particulièrement l'attitude tellement provinciale des habitants de Whistler. Mais qu'importe. Meredith n'aimait pas attendre, et faisait toujours en sorte que ce ne soit pas le cas.
Les quelques minutes pendant lesquelles elle s'était trouvée seule au Sweeties, en revanche, n'avait pas été perdue. Outre la lecture de la carte, celui lui avait laissé le temps de réfléchir à ce dont elle envisageait de discuter avec Rachel. Sa relation avec Riley et Bennet occupait la première position de ce qui lui venait en tête, mais elle se demandait encore si elle pouvait réellement en parler. Il y avait l'endroit : le Sweeties était un salon de thé, elles ne seraient pas seules, et Meredith savait combien les murs peuvent avoir des oreilles. Et puis le sujet en lui-même. Passerait-elle pour une traînée, si elle avouait coucher avec deux hommes en même temps, sans que ni l'un ni l'autre ne le sache ? Deux hommes qui étaient ses employés, qui plus est ...
- Tu as raison. Je vais prendre le chocolat aux marshmallows, et au diable le kilo.
Elle pouvait toujours rentrer à pied, si le beau temps se maintenait ; elle reconnaissait au moins une qualité à Whistler, c'était d'être une ville agréable à parcourir en marchant. Les habitants y étaient sensiblement moins pressés qu'à New York, et elle ne s'était encore jamais faite bousculer. Puis bon ... même à supposer qu'elle demande à Michel de venir la chercher, elle devait voir Bennet le soir-même. Un sourire lui vint à cette perspective ; elle n'appréciait que peu de passer du temps avec son architecte d'intérieur, mais leurs soirées au lit - ou ailleurs - la faisaient doucement changer d'avis.
- Je vais bien, je te remercie. Nous avons enfin finalisé les plans de l'hôtel, c'est un soulagement.
Bennet s'était en quelque sorte calmé après leur fameuse soirée dans le jacuzzi. Meredith y voyait un lien de cause à effet, mais ne doutait pas que Bennet en aurait pensé autrement. Son sourire se fit un peu plus grand. Son architecte avait un caractère terrible, décidément.
- Et toi ? La fin d'année approche non. Tes exams ?
BY .TITANIUMWAY

Rachel, non encore habituée aux manières peu patientes de l’héritière Carmichaël ne se douta pas un instant qu’elle avait eu de la chance de ne pas avoir dix minutes de retard. Sans quoi elle ne l’aurait pas trouvé dans le salon de thé. Quoiqu’il en soit, elle lui confirma qu’elle n’attendait pas depuis longtemps, et qu’elle aussi avait croisé la route de l’accident. Ainsi elle avait réussi a ne pas être trop retardée tout de même, c’était assez impressionnant. Ne voulant pas passer pour une campagnarde, elle se retint d’en faire la remarque à voix haute. Elle n’avait pas un chauffeur, encore moins une voiture, et n’avait pas envie de relever un fait qu’elle aurait su si elle avait eu tout ça. Rachel se contenta de sourire avant de regarder la carte.

- Tu as raison. Je vais prendre le chocolat aux marshmallows, et au diable le kilo.

Le sourire de Sunshine s’intensifia en voyant que son argument avait fait mouche ! Héhé, elle était douée pour pousser au vice gourmand. Elle prit une seconde intérieure pour se féliciter de cette victoire. Même si la conversation avec Meredith était maintenant assez facile, il n’en restait pas moins que la Caldwell revenait souvent à sa première manie en compagnie de la blonde. A savoir, être sure de pas dire trop de bêtises.

Lorsque qu’elle lui demanda comment elle allait, son interlocutrice lui parla de plans d’un hôtel. Rachel chercha un instant si elle avait entendu parler d’un tel projet, mais pour le coup sa mémoire lui faisait défaut. L'hôtel ? Il va s’en ouvrir un nouveau ? demanda-t-elle sans aucune retenue avant même de reflechir au lieu ou à la discrétion, avant de se souvenir vaguement d’un truc dans le genre, concernant Joshua et son taf. Hummm c’était quoi déjà ?

Puis vint le sujet de la fac, encore. Mais après tout, Meredith prenait le temps de se préoccuper aussi d’elle, c’était plaisant.

Ouais, heureusement c’est presque fini, mais du coup ça confirme ma sensation. Je vais aller passer les exams pour la forme, mais je ne pense pas continuer. Du coup va falloir que je me cherche une autre voie.

Meredith & Rachel
Comme quoi ...

Qui à Whistler ne savait pas encore qu'un palace allait se construire à Whistler, et que c'était la raison pour laquelle elle était là, à part Rachel ? C'était presque inimaginable pour l'héritière Carmichael, mais pas forcément déplaisant. Si Rachel ne savait rien de tout ça, ça voulait peut-être dire qu'elle ne lisait pas le Blackcomb Scandals, et donc qu'elle ne savait rien de l'épineux marché de son père, de ses relations houleuses avec Bennet, ou de tout ce qui avait pu figurer dans le "journal" à son sujet. Passée la première vexation d'être méconnue, la perspective était assez sympathique, somme toute.
- La société de mon père implante et exploite des hôtels de luxe partout où ça en vaut la peine. Je suis là pour piloter son nouveau projet.
Elle aurait préféré les Maldives, ou les Seychelles, mais ici, à Whistler, le projet lui appartenait de A à Z. Elle contrôlait tout. C'était bien plus que du pilotage. Ce serait SON hôtel, même si elle n'avait pas eu à amener les fonds pour la construction.
- Tu es probablement une des seules personnes ici à ne pas en avoir entendu parler.
De nombreuses personnes avaient essayé de la contacter à ce sujet. Le maire, bien sûr, avec qui elle entretenait des relations polies. Et une folledingue qui l'avait abordée à la sortie d'un restaurant en lui disant qu'elle détruisait la ville. Plus tard, elle avait su par Harper que cette folle avait déjà tenté de rentrer dans son immeuble pour lui parler. Le concierge l'en avait empêché. Meredith n'aurait jamais cru son assistante, si elle n'avait pas vu de ses propres yeux une telle dérangée. Qu'elle continue comme ça, et elle serait obligée de demander une ordonnance restrictive.
- D'ailleurs, est-ce que tu connais une rouquine, un peu bizarre ? Le genre étudiante hippie ?
Meredith voulait découvrir à qui elle avait à faire, au cas où. Mais personne n'avait su la renseigner, ni au restaurant, ni Harper ou son concierge. Elle trouverait, cela étant. Ce genre de choses ne lui résistait jamais longtemps. Tout comme elle tirerait les vers du nez de Rachel, le jour où elle le voudrait vraiment. Celle-ci se montrait très évasive sur son avenir à la fac. Pour Meredith, faire des études avait été une évidence ; on l'avait préparée à l'Ivy League depuis son plus jeune âge. Abandonner était la promesse d'une vie moyenne, non ?
- Et tes parents vont tolérer ça ? Quel âge tu as Rachel ? Tu es plus jeune que moi non ? 20 ans, 21 ... Je ne te ferai pas la leçon mais réfléchis-y. Aujourd'hui tu trouves la fac chiante, mais demain c'est peut-être ton boulot qui sera chiant ...
C'était un peu moralisateur, comme discours, mais cela l'étonnait tellement que quelqu'un puisse vouloir arrêter comme ça et s'exposer à un job merdique genre caissière jusqu'à la fin des temps ...
BY .TITANIUMWAY

Un Ooooooh, je vois, lourd de sens et tellement enfantin s’échappa des lèvres de la plus jeune. Maintenant qu’elle le disait, cela rappellait vaguement un truc lu a ce sujet, et encore. Tous les détails qui ne l’interessaient pas finissaient vite à la trappe avec Rachel. Tant que ça ne touchait pas ses proches ou des personnes à qui elle tenait sans en être proche, c’était moins important pour elle. Et avant de rencontrer la blonde dans une des boutiques de la station, cette dernière ne faisait pas partie de cette catégorie pour la Caldwell. Neanmoins, le fait que Meredith fasse remarquer sa méconnaissance du dossier piqua un peu au vif la gamine.

Je suis pas trop du genre commère, rétorqua-t-elle pour se justifier de manière légèrement défensive, comme prise en flagrant délit. Alors que finalement, elle n’avait pas conscience que cela n’était pas si négatif que cela dans la bouche de son interlocutrice.

La question sur la rouquine “un peu bizarre” lui fit hausser un sourcil. Bien entendu, certaines personnes à Whistler auraient pu largement correspondre à cette description vague. Tout dépendait où se situait le curseur de la bizarrerie chez sa comparse. Et quelque chose sussurait à la native du coin que celui de Meredith Carmichaël était très sensible. Donc avant de commettre le moindre impair, Sunshine préféra demander des précisions pour cibler. D’autant plus que des hippies étudiantes en fac de psycho, c’était pas des perles rares…

Possible… Bizarre à quel niveau ? Un fait particulier à me dire sur cette personne ?

Ah la fac. Parlait-elle vraiment de ça tout le temps en ce moment ? Elle en avait en tout cas l’impression… La réplique de la blonde face à elle la laissa pantoise. Pourquoi ses parents ne le tolèreraient pas ? La famille Caldwell était assez souple, et vu les “prouesses” de sa grande soeur, arrêter la fac n’était pas le plus grave qu’ils auraient eu à gérer. Aussi, en un sens, la cadette pourrait presque remercier Linoy d’avoir ouvert une voie royale.

Neanmoins, sur l’instant, la petite fleur douta. Grandement. J’ai 20, oui… repondit-elle d’une voix un peu plus calme qu’a l’accoutumée. Son sourire aussi s’était légèrement terni. Mais justement si la fac c’est chiant, le boulot qui en découlera sera chiant… Elle n’accrochait pas à l’esprit de ce domaine, et cela ne changerai pas une fois sur le terrain. Un tantinet renfrognée, la plus jeune toisa son aînée lui faisant la morale. Puis reprit du poil de la bête aussitôt. Elle n’allait pas se laisser happer par ces doutes et la vision erronée, à son sens, de ses parents par l’héritière new-yorkaise. Je compte pas arrêter tout et me tourner les pouces ! J’ai quelques pistes de réorientation en tête, et je compte trouver une voie qui m’est plus adaptée, c’est tout. Elle inspira pour se donner plus de forces, et retrouver son sourire. Quant à ma famille, on part du principe que les erreurs font parti de l’apprentissage, m’étonneraient qu’ils m’en veuillent de m’être trompé d’orientation. Y’a pas mort d’homme ! relativisa-t-elle enfin, retrouvant aussitôt son habitude de voir le verre à moitié plein. Ouf, un peu plus et elle se laissait avoir !

Meredith & Rachel
Comme quoi ...

Rachel semblait vexée de la remarque de Meredith. Il n'y avait pourtant pas de quoi, bien au contraire. C'était un compliment, en un sens. Et l'héritière Carmichaël comptait bien le lui faire comprendre. Elle était un peu démunie face à Rachel : elle appréciait sa fraîcheur, mais elle était tellement loin de son monde. Avec ses amies new yorkaises, tout était facile et superficiel. Elles évoluaient dans le même monde, il n'y avait pas besoin de plus.
- Ne le prends pas mal. Je trouve ça bien. Des tas de gens prétendent être mes amis juste pour mon argent.
Elle essayait d'appliquer la devise "never explain, never complain". Parce que c'était ce qu'une lady devait faire, et parce que les vautours faisaient partie de son univers. Elle était née dans de la soie, cela avait un prix. N'empêche qu'elle n'avait que 25 ans, et que de temps en temps, elle aussi avait besoin de franchise. Elle n'était pas encore comme sa mère, aussi inaccessible. Sa vie ici, les gens qu'elle croisait, la faisaient un peu s'interroger sur si elle voulait vraiment devenir comme ça.
Mais ce qui passait avec Rachel ne passait pas avec tous. La rousse qui l'avait abordée était le genre de personnes qu'elle voulait tenir loin. Qui l'effrayaient un peu.
- Elle m'a abordée à la sortie d'un resto, au sujet de la construction de l'hôtel. Et apparemment elle a déjà essayé de monter chez moi. Je vais devoir porter plainte, si ça continue, mais déjà, j'aimerais savoir qui elle est. Enfin si tu ne sais pas c'est pas grave. Je demandais juste parce que tu es d'ici.
Elle n'allait pas lui tenir rigueur de ne pas savoir. Pas même insister, d'ailleurs. Si Rachel ne voyait pas instinctivement de qui il s'agissait, il y avait peut de chance qu'elle sache. La fille avait réellement l'air d'une hurluberlue complète, et Meredith imaginait mal que Rachel n'ait pas reconnu de qui elle parlait si elle l'avait connu. Bref. Elle préférait évacuer ça. Elle était un peu inquiète, mais sans excès. Elle pouvait toujours aller voir la police, si l'autre ne se calmait pas.
Entre ça et ses conseils sur la fac, elle avait l'impression que la discussion ne partait pas sur les meilleurs rails. Pas comme elle l'aurait espéré, en tout cas.
- J'aurais bien aimé que mon père me laisse le bénéfice de l'erreur. Peut-être que tu n'as pas tort.
Regardez-la. Elle avait fait de l'économie. De l'audit financier. Mais aujourd'hui, ce n'était pas ça qui la faisait se lever le matin. La preuve, elle avait esquivé tous les entretiens que son père avait pris pour elle dans les sociétés de ses connaissances, atterrissant à Whistler avec un épineux marché en mains. Mieux valait changer de sujet avant de se retrouver sur cette pente glissante. De toute façon, elle n'était pas là pour être sérieuse, elle l'était déjà assez.
- Et si on arrêtait de parler de trucs sérieux ? Qu'est-ce qu'on fait pendant les vacances d'été ?
BY .TITANIUMWAY

Ah… oh… ok… c’est pas cool ça… furent les seuls mots qui sortirent de la bouche de la Caldwell, faisant retomber sa vexation comme un soufflet. Vu sous cet angle, effectivement valait peut-être mieux des gens qui ne lisent pas et n’écoutent pas trop ce genre de rumeurs et affaires. Je vous l’accorde, elle aurait pu être un peu plus bavarde sur le sujet, mais le ton presque neutre sur lequel l’avait dit la blonde l’avait un peu étonné. Cela semblait presque normal pour elle, du moins c’est l’impression que la Carmichaël donnait à la paysanne de la montagne qu’elle était. Donc, autant ne pas rentrer plus dans les détails, elle ne voulait pas paraitre indiscrète et respectait la sobriété de sa nouvelle amie.

Humm, il y aurait bien peut-être Keren Kepler qui serait sensible à ce genre de sujet mais de là a être aussi intrusive… Puis elle est pas vraiment rousse, réfléchit Rachel à voix haute. Non, décidément elle ne voyait pas trop qui aurait pu faire pareille chose. Désolée, pour le moment je vois pas… si jamais j’ai une idée de qui ça pourrait être, je te préviendrais ! sourit-elle ensuite, pour tenter de rassurer, a sa façon, Meredith. Même si elle doutait que cette dernière en ai besoin. Elle paraissait toujours si fière, si droite, si… Contrôlée. Pas comme sur le visage de qui toutes les émotions pouvaient passer et être lu.

D’ailleurs, le sujet de la fac en fut un excellent exemple puisque qu’elle était passé par plusieurs émotions. Quoiqu’il en soit, avec sa franchise elle avait surement réussi à mettre en porte à faux sa vis-à-vis. Cette dernière fit une remarque sur son propre père, laissant deviner à la cadette Caldwell combien ça avait du être compliqué, et en se rangeant à son avis. Bien entendu qu’elle n’avait pas tort, puisqu’elle connaissait ses parents. Alors que la plus jeune allait relancer en demandant quel genre d’études avait pu faire Mer, elle fut coupée par la proposition de changement de sujet de celle-ci.

Tu as raison ! approuva-t-elle avec le sourire. Le plus léger était le mieux. Les vacances ? En general moi c’est quelques semaines chez les parents de ma mère, quelques jours avec mes parents et la fratrie… Mais cette année je pense chercher un petit truc pour m’occuper ! raconta-t-elle naïvement, sans comprendre le "on" prononcé par la new-yorkaise. Des vacances en commun avec la richissime Carmichaël ? L’idée même ne lui effleura pas l’esprit. Le monde était différent, le budget aussi.

Meredith & Rachel
Comme quoi ...

Keren Kepler ? C'était un nom qu'elle retiendrait. Si elle l'avait pu, elle aurait fait appel au chef de la sécurité de son père, à New York. Elle savait que son père l'utilisait pour se renseigner sur le passé de ses collaborateurs stratégiques, sur la vie privée de ses concurrents, et d'autres jobs dignes d'un genre de détective privé. Malheureusement, si d'aventure elle décidait de s'adresser à lui, son père risquait de savoir qu'il se tramait quelque chose à Whistler. Elle ne voulait pas lui tendre de bâton pour se faire battre. Il était important que John Carmichaël continue de penser que tout se passait bien, dans le respect du planning et sans anicroches.
- OK, merci. Mais ne t'embête pas trop avec ça, de toute façon, si besoin, j'irai voir la police.
Elle-même n'avait pas envie d'y penser plus que ça. Ce qui l'inquiétait, elle préférait le repousser loin. Puis, elle n'était pas non plus en danger. Son père avait certainement déjà eu affaire à ce genre d'allumés. Pour monter un empire, il faut accepter de déplaire.
Non, elle préférait nettement se concentrer sur les trucs sympas. Incluant évidemment les vacances, même si cette année elle serait probablement contrainte de les limiter à trois semaines. C'était amplement suffisant cela dit pour s'éloigner de Whistler. Rachel semblait, au contraire, ne pas beaucoup voyager. Cela sonnait assez étrangement aux oreilles de Meredith, pour qui l'été était synonyme d'Hamptons, évidemment, mais également de Saint Barth, Maurice, ou encore Papeete. Elle ne se serait jamais imaginé passer tout son temps à New York, cela devait être d'une tristesse ! Alors Whistler ... Elle sourit pourtant, ne voulant pas avoir l'air de juger.
- Tu veux dire te trouver un boulot ? Mais tu ne viens pas déjà de passer ton année à bosser à la fac ?
Elle ne connaissait pas bien la situation financière des Caldwell, et ça ne la regardait d'ailleurs pas, mais elle trouvait assez dommage que Rachel soit obligée de bosser l'été. Et pour quel petit job, en plus ? Elle aurait eu meilleur temps de faire autre chose. Partir, s'éclater ... D'ailleurs, Meredith s'était aperçue, juste après l'avoir dit, qu'elle avait prononcé le mot "on" en demandant quel serait le programme des vacances. C'était un vestige de ses années avec Aly et les autres filles du lycée, quand elles se retrouvaient fin juin pour décider dans quel spot à la mode et quel palace hors de prix elles iraient s'amuser pour quelques semaines. Rachel ne semblait pas avoir relevé, mais Meredith le regrettait finalement presque. Avec qui partirait-elle cette année ? Harper viendrait, évidemment. Mais pas pour partager ses vacances. Meredith aurait besoin d'elle comme assistante, pour s'occuper de l'avion, de ses bagages, et de tous les détails futiles dont elle-même ne voulait surtout pas s'occuper. Qui lui tiendrait compagnie pendant ses heures de bronzette sur le sable blanc d'une plage privée, ou pour draguer des mecs en boîte ?
- Je ne sais pas encore ce que je vais faire ... Je n'ai pas choisi la destination. Tes grands-parents habitent au soleil ?
BY .TITANIUMWAY

Rachel acquiesça simplement à la demande de Meredith, puis après qu’elles ai évoqué la fac, puis les vacances, leurs boissons commandées plus tôt arrivèrent enfin. Un sourire se dessina sur les lèvres de la plus jeune à l’idée de se régaler sous peu. Elle remercia la serveuse et entama sa boisson aussitôt, alors que Meredith revenait sur sa dernière phrase.

Ouaip, je veux dire ça, confirma-t-elle avec un sourire tout en lâchant la paille qu’elle avait porté à sa bouche. C’est pas la même chose, puis là ce serait rémunéré ça fait une grande différence ! rajouta-t-elle même si la famille n’était pas non plus dans le besoin total. Puis y’a pas le coté apprentissage, enfin si un peu au début peut-être suivant ce que je trouve, mais pas après, puis y’a pas de devoirs non plus le soir… Dans ma fratrie y’a toujours eu un moment où ils ont bossé à un moment pendant les vacances ! C’est une façon de grandir un peu, puis ça fait aussi de l’expérience, ça donne la sensation d’être adulte !

La cadette Caldwell en avait marre des jupes de sa mère et de tous les autres -oui, même Joshua et Elijah, et son père, façon de parler-. On la considérait toujours comme la gamine de la famille, et cet été elle avait envie de prouver qu’elle pouvait aussi être adulte ! Surtout si elle changeait de fac, c’était une façon également de montrer qu’elle n’était pas juste une capricieuse. Enfin, du coup Rachel s’était encore emportée dans son discours, comme si elle sentait qu’elle devait justifier ses choix. Cela dit, elle avait prononcé son discours toujours avec son optimisme à toute épreuve et son sourire.

Le sujet vacances continua de plus belle, alors que la blonde evoquait son indécision sur la destination de son été. La plus jeune l’écoutait, tout en sirotant un peu plus de son chocolat.

Humm, non pas vraiment ! C’est pas non plus la pluie tout l’été, mais c’est un peu comme ici, montagneux et campagnard. C’est reposant et ressourçant quand on y va ! J’aime bien, j’suis pas trop plage et grande foule, ça fatigue tellement ! Tu cherches quoi toi d'habitude pour les vacances ?

Meredith & Rachel
Comme quoi ...

Rachel avait une capacité assez fascinante à défendre le moindre de ses points de vue avec force, comme s'il était nécessaire de toujours convaincre la personne en face d'elle. C'était assez amusant de l'entendre énoncer toute une liste d'arguments, l'air exalté. C'est de la politique, qu'elle aurait dû faire. A côté de ça, sa tirade rappelait à Meredith qu'elle-même en avait fini avec les études ; elle avait conservé un assez bon souvenir de la fac, n'eut été les années de disette forcée par son père. Dire qu'il lui refaisait le coup ...
Elle préféra balayer l'idée et écouter Rachel bavarder tout en buvant son chocolat. Qui était excellent, elle devait le reconnaître. Décidément, elle aimait bien cet endroit. Ce n'était pas sophistiqué ou clinquant comme les salons de thé new yorkais, mais on y était bien.
- Je comprends. Mais tu devrais quand même prévoir au moins deux semaines de repos.
Pour l'accompagner en vacances, par exemple. Meredith y pensait tout en écoutant Rachel lui parler de son programme habituel, et se disait que ce n'était vraiment pas déconnant, après tout. Bon, à part le fait qu'elle ne soit pas une grande fan de plage ... Question foule, Meredith pouvait gérer. Là où elles iraient, si Rachel venait avec elle, la plage serait de toute façon privée. Mais ça resterait une plage.
- Ca fait un moment que je ne suis pas allée à St Barth. Mes parents ont une maison là-bas.
Le terme maison était peu flatteur pour la propriété imposante que son père y possédait, en fait. Il avait fait construire une maison d'architecte de 8 chambres, avec plage privée, ponton pour le yacht, piscine intérieure, extérieure ... Bref, rien à voir avec une maison classique, mais pour Meredith, c'était tellement naturel.
- Tu devrais venir ! On prend le jet, on sera là-bas en quelques heures. Généralement, je passe mes vacances à bronzer, mais les paysages de l'île sont chouettes. Et Charles, mon meilleur ami, nous rejoindra sûrement avec des copains. Ou Bennet.
Elle s'interrompit immédiatement. L'enthousiasme aidant, elle en avait dit beaucoup d'un coup. OK pour l'invitation, ou pour Charles, mais elle n'avait pas prévu de parler de Bennet. Immédiatement, elle détourna le sujet.
- Enfin, on verra bien ... Tu en penses quoi ?
BY .TITANIUMWAY

Rachel se contenta de hausser les épaules quand son amie lui conseilla de prendre quelques semaines de repos. Mais ça faisait des mois qu’elle était au repos, selon elle. La fac n’avait pas d’intérêt et la brune avait passé son temps à tuer le temps, du moins c’est l’impression qu’elle avait eu.

Ouais, je verrais. Déjà le temps de trouver, ça fera du repos, se contenta-t-elle tout simplement de dire. Aucun argument, aucune tirade pour convaincre. Autant la solaire jeune adulte pouvait s’enflammer pour un rien, autant elle savait aussi laisser couler quand cela ne necessitait pas de monter inutilement au créneau. A vrai dire, elles avaient remisé le sujet fac et elle n’avait aucune intention de le remettre de si tôt sur le tapis. Elle était en “vacances” et voulait couper un peu de son désagréable amertume pour les cours qu’elle avait suivit.

St Barth ? Connais pas, c’est où ? Le retour de l’impulsive enfant provinciale ne se fit pas attendre pour une fois, et elle n’avait pas calculé une seconde avant de demander cela à la richissime new-yorkaise. Choc des cultures, à n’en pas douter.

Elle avala de travers son chocolat quand la blonde face à elle s’enthousiasma à l’idée de l’inviter en vacances… à St Barth donc. Sunshine toussota plusieurs fois, la main devant la bouche et le visage tourné sur le coté. Que la sensation du “mauvais trou” était abominable !! Cela brulait et amenait même parfois les larmes aux yeux. Comme cette fois. Elle essuya ses yeux du bout des doigts une fois la gorge calmée et regarda la digne femme d’affaires plus attentivement. Elle la trouvait plus enjouée soudainement… presque… normale ! Le sourire de la cadette Caldwell se redessina sur son visage, et ne put s’empêcher de penser qu’au fond, devait subsister une petite fille qui aimait la compagnie d’autrui. Bon, ok, une petite fille qui se promenait en jet …

Ce que j’en pense… Bah écoute, c’est gentil comme proposition… Mais effectivement faut voir, ça dépendra si je trouve un job deja, et si mon patron me laisse quelques jours… C’est quel genre de paysages ? Et c’est qui Charles ? rajouta-t-elle avec un sourire mutin. Jamais Meredith ne lui avait encore parlé vraiment d’ami(e)s ou de ses proches… autant sauter sur l’occasion, sans relever le fait “Benett”... très franchement, l’énergumène qu’elle avait croisé une ou deux fois et sa réputation ne l’inspirait pas vraiment. Pour sa réponse, c'était plutôt un ni oui, ni non. Elle ne savait finalement pas quoi en penser, et la proposition la faisait rêver autant qu'elle l'inquiétait.

Meredith & Rachel
Comme quoi ...

Elle ne savait pas où était St Barth ? Pour Meredith, c'était pratiquement inconcevable : personne dans ses connaissances ne connaissait pas St Barth. C'était un spot de vacances parmi les plus prisés par les happy few qui faisaient ses amis. Sans compter que bon nombre d'entre eux avaient des villas là-bas. C'était un peu comme ne pas connaître les Hamptons, inimaginable. Il fallait décidément qu'elle s'habitue à être surprise avec Rachel, mais elle trouvait ça frais. Pour l'instant, cette forme de naïveté lui plaisait. Ca la changeait de toutes ces filles qui, comme elles, étaient un peu blasées de ce que la vie leur offrait, d'avoir déjà tout fait, d'être allée partout avant même d'avoir atteint leur majorité.
- C'est une petite île des Antilles françaises, dans les Caraïbes. Il y fait toujours beau, le sable est blanc comme la neige ici, et l'eau toujours turquoise.
Saint Barth, pour Meredith, c'était un peu la preuve que les agences de voyages ne mentaient pas toujours sur les photos. La concernant, elle n'avait jamais eu besoin de faire appel à ce genre d'agences, évidemment. Elle disait à l'assistant personnel de ses parents où elle et ses amies voulaient aller, et il s'en chargeait.
Vraisemblablement, Rachel était à des kilomètres de tout ça. Non pas que Meredith ne s'en soit pas rendu compte avant, mais à la voir s'étouffer juste parce qu'elle lui avait proposé de l'accompagner, ça n'en était que plus criant. Elle détourna les yeux, le temps que Rachel retrouve sa constance, et observa les pâtisseries sur le comptoir. Le cheesecake au citron vert lui faisait de l'oeil, et elle leva la main pour leur en commander chacune une part.
La discussion reprit quand sa nouvelle amie fut à nouveau en mesure de parler. C'était au tour de Meredith de s'animer. Elle aimait les vacances, elle aimait St Barth, elle aimait la perspective de quitter Whistler ne serait-ce que 15 jours, et par dessus tout, elle aimait passer du temps entre filles. Le shopping, la drague en boîte, et même occasionnellement baver sur des acteurs sexy devant un film. C'étaient des moments où elle avait encore un peu le droit d'être insouciante.
- Charles est mon meilleur ami. On se connait depuis toujours.
Rachel n'avait pas forcément besoin d'en savoir plus quant à leur passif ensemble. Pas plus que Meredith ne souhaitait parler de Bennet, même si elle l'avait évoqué involontairement. Aurait-elle voulu pouvoir parler de tout ça avec quelqu'un ? Evidemment. Le problème, c'était d'arriver à faire suffisamment confiance à quelqu'un. Elle n'en était pas là avec Rachel, encore. Avec personne, d'ailleurs.
- C'est un type génial. Tu l'apprécierais.
Qui n'aimait pas Charles, en même temps ? Pour Meredith, c'était LE mec. Son meilleur ami, son frère. Et un super amant, même si tous les deux n'en étaient plus vraiment là.
BY .TITANIUMWAY

Meredith lui avait répondu, expliquant où était St Barth d’abord, ce à quoi Rachel avait simplement hoché la tête tout en évitant un énième oh criant son ignorance bien mieux encore que ses questions. Puis la conversation avait dérapé quand la proposition fut faite. Rachel peina à retrouver totalement contenance, et entre temps son amie avait commandé deux part de tarte au citron. Un délice cela dit. Cependant, la brunette avait du mal à imaginer à quoi pouvait bien ressembler ce coin de paradis pour Meredith… De son coté, la neige la faisait bien plus rêver qu’un sable blanc ou une eau turquoise. Question d’habitude surement… Elle avait grandi ici et aimait sa région. Et n’avait du coup pas vraiment d’envies d’évasions comme pouvaient avoir les jeunes de son âge.

Quoiqu’il en soit, la conversation se détourna légèrement des vacances pour atterrir sur “Charles”. Le meilleur ami de la blonde donc. Intéressant. Sans croire la new-yorkaise associable, elle n’aurait pas pensé qu’elle puisse avoir un meilleur ami. Encore et toujours les clichés bien ancrés de certaines séries. Bref. Sautant sur l’occasion pour éloigner plus encore le lieu de villégiature de sa vis-à-vis, Rachel préféra s’enflammer pour en savoir plus sur le mystérieux ami avec qui elle s’entendrait bien si elle en croyait ses dires.

Ah bon ? Il fait quoi dans la vie ? demanda-t-elle tout naturellement. Je suppose que vous vous êtes connus à New-York ? Il y est toujours ou il bouge ? assomma-t-elle de questions la jeune femme d’affaire face à elle. Même si l'intérêt soudain de la Caldwell aurait pu laisser croire que ça cachait quelque chose, mais que nenni. A part l’envie de réfléchir à l’invitation à tête reposée, en discuter avec sa mère aussi… C’était étrange alors qu’elles se connaissaient pas encore totalement. La gamine était mi figues mi raisin pour le coup. Quoiqu’il en soit, les tartes étaient vraiment un délice… comme à peu près tout dans cette caverne aux merveilles. Rachel se retenait pour ne pas la dévorer en quelques cuillerées, et c’était dur ! Non ?

Meredith & Rachel
Comme quoi ...

Parler de Charles convenait bien à Meredith ; elle avait senti l'hésitation de Rachel par rapport à St Barth, sans bien comprendre pourquoi, mais ne doutait pas que celle-ci l'accompagnerait, au final. Il n'était donc nul besoin d'insister. Qui plus est, même à supposer - mais ça serait fou, non ? - que sa nouvelle amie décline l'invitation, elle n'était pas du genre à supplier qui que ce soit. Elle n'était pas désespérée ; quand on s'appelle Meredith Carmichaël, on ne manque jamais d'amis. La question est surtout de choisir ceux avec lesquels on veut passer du temps. La concernant, Rachel en ce moment, donc.
Elle prit le temps de goûter le cheese cake avant de répondre à l'avalanche de questions de Rachel. C'était assez amusant, cette façon de s'enflammer pour tout. Cela changeait tellement des discussions policées de l'UES et de son monde. Le gâteau était parfait, et elle se força à reposer sa petite cuillère avant d'avoir tout mangé. Bennet n'en reviendrait sans doute pas de la voir ainsi, lui qui l'ennuyait toujours avec la nourriture pour la forcer à manger.
- Charles fait de la politique. Il siège à la Chambre des Représentants, mais il devrait se présenter comme sénateur pour les prochaines élections.
Quand on s'appelle Piper, on grimpe tous les échelons aussi rapidement que quand on s'appelle Carmichaël. Et puis, Charles avait toujours eu ça dans le sang. Même enfant, il était prompt à défendre une cause - n'importe laquelle, y compris l'autorisation pour les enfants de se lever aux aurores le matin de Noël, par exemple. Il avait ce truc qui faisait que quand il essayait de vous convaincre, cela marchait à tous les coups.
- On ne s'est pas connus à New York, non. Enfin si, mais pas comme tu l'imagines.
Elle avait souri. Charles la faisait toujours sourire, même quand il s'agissait simplement de l'évoquer. Ils avaient presque sept ans d'écart, et ils s'étaient "rencontrés" à la maternité de New York où sa mère avait accouché. Charles et sa famille avaient été parmi les premiers à venir voir le bébé Carmichaël qu'elle était alors.
- En fait, nos familles sont très liées. Mon grand-père et le sien sont comme des frères, et je connais Charles depuis que je suis bébé. Il est venu me voir à la maternité, et on ne s'est plus quittés ensuite. C'est comme un frère pour moi. Si ce n'est maintenant que je suis à Whistler. Il est toujours à New York, oui.
Et il lui manquait. Elle aurait tellement aimé qu'il puisse la suivre à Whistler. C'était la première fois qu'elle et lui restaient aussi éloignés, aussi longtemps. Elle aurait pourtant eu un paquet de choses à lui raconter, et un paquet de questions pour lui ...
- Et toi ? Aucun garçon dans les parages ?
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Rachel écouta religieusement la blonde lui parler de son meilleur ami politicien. Elle souriait, hochait la tête, mangeait une part de plus de la tarte, écoutait et souriait à nouveau. Elle fit même une petite moue attendrie quand la riche héritière lui confessa le connaitre depuis sa naissance. C’était touchant qu’une telle amitié ai perduré si longtemps, malgré le monde d’apparence dont semblait sortie Meredith. D’ailleurs, il sembla même à la Caldwell que son aînée était bien heureuse, pour de vrai. Elle n’aurait pu dire d’où venait cette impression mais le visage de sa vis-à-vis était vraiment doux et rayonnant alors qu’elle parlait de ce dénommé Charles. Tant et si bien qu’elle donna envie à la plus jeune de le rencontrer effectivement ! Ce devait être un type plutôt bien.

Rachel toussota quand le retour de bâton arriva immédiatement, avalant une miette in-extremis du bon coté. Un garçon ? genre Garçon en vue ? Humm, jouer l’ingénue lui vint immédiatement à l’esprit. Alors que son interlocutrice venait de lui confier considérer Charles comme un frère, elle sauta sur l’occasion pour comprendre de travers. Et de s’enflammer pour être crédible, évidemment.

Oh tu sais, moi j’ai deux grands frères déjà ! Bien présents, limite étouffants parfois ! Donc je n’ai pas besoin d’avoir un autre grand frère, ils seraient tous capables de se liguer contre moi ! Et autant j’arrive à me dépatouiller de Joshua et Elijah, autant je ne sais pas si je pourrais le faire avec un troisième qui m’attendrait au tournant ! En ces termes, hors contexte de famille heureuse, elle aurait sans doute pu laisser croire que c’était un fleau d’avoir des frères, ce qui n’était pas le cas. Elle préféra le préciser tout de même : Enfin, je les échangerais pour rien au monde quand même, souria-t-elle.

Humm, elle reporta ses yeux sur la part de tarte presque finie de son assiette, attendant de savoir si sa petite pirouette marcherait. Même si elle avait peu d’espoir.

Meredith & Rachel
Comme quoi ...

Bon, ce n'était pas exactement ce à quoi Meredith pensait, quand elle avait demandé à Rachel si elle n'avait aucun garçon en vue. Tout le monde n'avait pas un Charles dans sa vie, et d'ailleurs les gens ne comprenaient pas toujours leur relation. Les amis de la famille savaient, quant aux autres ... Ils finissaient par comprendre. Meredith n'aurait pas cru ça possible, mais leur relation n'avait jamais été rendue publique ; tout au plus, certains pouvaient soupçonner que leur amitié ait été ponctuellement améliorée. Certainement pas que Charles avait été son premier homme, ni que leur amitié améliorée avait en fait duré plusieurs années. C'était la différence d'âge qui avait voulu ça à l'époque, et aujourd'hui, Meredith se félicitait finalement que les choses soient comme elles l'étaient.
L'héritière Carmichaël n'imaginait donc pas un seul instant que Rachel ait elle aussi eu un ami du même acabit que Charles ; quand elle parlait garçon avec sa nouvelle amie, elle pensait "coup" ou "petit ami". Mais soit. Elle ne savait pas qu'il y avait deux garçons dans la fratrie Caldwell, en plus de Rachel et Elinor. Pour une fille unique comme elle, c'était assez inconcevable. Sa mère étant française, tous ses oncles et tantes, et cousins cousines de ce côté de la famille demeuraient en Europe. Elle ne les voyait jamais, et n'était même pas certaine de connaître leurs prénoms à tous. Elle aurait pourtant pu aller les voir, quand elle se rendait en vacances sur le Vieux Continent, mais franchement ... C'aurait été comme d'aller chez des étrangers. Quant à son père, il n'avait qu'une sœur, mariée à un diplomate japonais, et qui vivait à Tokyo quand son mari n'était pas en poste à l'étranger. Sa carrière ne les avait jamais amenés jusqu'à New York, ou au moins Washington. Heureusement qu'il y avait les Piper. Même si elle n'avait pas de gros atomes crochus avec Cara, la soeur de Charles, toutes les deux s'offraient quand même volontiers de temps en temps un resto, ou une séance de shopping.
- Ils sont si terribles que ça ? Ils doivent tenir à toi ...
Cela la laissait rêveuse. Quelque part, elle aurait bien aimé avoir un frère ou une soeur. L'amour qu'ils se portaient, Charles et elle, ne serait jamais aussi inconditionnel ... Elle n'exprima pourtant pas son envie ; être fille unique apportait aussi des avantages incontestables, dont celui de ne pas se faire ennuyer comme cela semblait être le cas pour Rachel.
- Envoie les se faire voir s'ils t'ennuient ! Quant à moi, je pensais plutôt "beau garçon", tu vois. Il doit y en avoir quelques uns dans la station, non ?
AJ était mignon dans son genre, pour le reste ... Franchement, elle n'en avait trouvé aucun à son goût. Mais Rachel était une ... locale. Elle n'avait sans doute pas les mêmes critères. N'est-ce pas ?
BY .TITANIUMWAY

Tu n’as même pas idée !! rigola-t-elle, mais redevint tout aussi sérieuse en disant la suite : oui, je le sais. Je sais que si j’ai le moindre souci je peux aller les voir ils seront là. Même si Josh est une tete de mule parfois ! Meredith ne comprendrais surement pas, mais Rachel faisait référence à la dispute de ses aînés, et quoi qu’il en dise, leur frère serait là si Linoy venait à quitter AJ. Ce que bien sur, elle ne souhaitait en aucune façon ! Neanmoins cela ne faisait aucun doute pour la benjamine. Puis ça anime le quotidien, je rale un peu mais je troquerai l’enfance que j’ai eu à leurs côtés.

Les rires, les engueulades, les chamailleries… Elle ne pouvait pas imaginer avoir grandit seule comme la Carmichaël. Cela aurait été trop triste ! Le conseil que lui prodiga sa vis-à-vis la fit rire instantanément. Mais elle compris tout aussitôt que sa petite pirouette n’avait pas fonctionné… dommage !

T’en fais pas, l’avantage d’avoir grandi avec eux c’est qu’ils m’ont bien formé aussi ! Je leur rends même la pareil, expliqua-t-elle avec un clin d’oeil. C’est mon rôle de petite soeur aussi !

Prenant un nouveau morceau de tarte dans sa cuillère, la brune tenta à nouveau de se défiler, mais en donnant un semblant de réponse cette fois.
Quant aux beaux garçons, oui il doit surement en avoir dans la station ! Mais aucun dans ma vie actuellement. Je cherche pas vraiment.

Elle fit un sourire se voulant serein. Mais la vérité, c’est que même si elle trouvait quelques garçons et hommes attrayants physiquement, elle était persuadée n’avoir jamais eu ce que certains appellaient le coup de coeur, ou avoir été amoureuse. Etait-ce grave, à vingt et un an ? Elle n’arrivait pas à le determiner, mais la société mettait la pression sur cette faille qu’elle avait. Même inconsciemment, Meredith jouait sur ces normes inculqués dès le plus jeune âge. Etait-ce une finalité en soit, d’avoir quelqu’un ? La jeune femme se posait pas mal de question sur cela.

Meredith & Rachel
Comme quoi ...

A entendre Rachel parler de ses frères, Meredith aurait presque regretté d'être fille unique. Elle voyait les avantages d'être la seule, mais ils étaient finalement essentiellement financiers. Elle était deux fois plus gâtée, elle était la seule héritière ... Voilà ce qu'elle gagnait, à être la seule enfant de ses parents. Quand Aly et elles s'entendaient bien, elles disaient être comme des soeurs. Meredith avait découvert que "comme des soeurs" ne signifiait pas "être des soeurs". Tant pis. Charles, c'était mieux que rien. De toute manière, elle n'était pas ce genre de fille qui se plaint de sa vie. Trop gâtée, et exigeante en conséquence, oui. Mais elle avait de la dignité, et sa maxime "never explain, never complain". Ne jamais se plaindre. Le tableau de sa vie était loin d'être noir, si elle y réfléchissait.
Avantage non négligeable vis-à-vis de Rachel ? Les hommes. AJ, Riley ... Bennet ... elle ne se considérait pas comme facile - mais aucune fille ne pensait ça d'elle-même, non ? - mais elle ne s'interdisait rien, et à Whistler, elle n'avait pas eu trop à se plaindre. Ce n'était pas New York, et c'était sans doute la raison pour laquelle finalement c'était avec Bennet qu'elle couchait le mieux, mais enfin ... Elle avait rencontré des garçons qui lui avaient plu, avec qui elle avait passé de bons moments. Au passage, elle avait même plus ou moins transformé une de ces rencontres en un semblant d'amitié, avec AJ.
Elle sourit à Rachel.
- On aura toutes les vacances pour te trouver un mec mignon à St Barth. Il y en a plein.
Rachel semblait presque gênée vis-à-vis de ça. Pourtant, elle était jolie comme un coeur. Mais plus jeune, aussi. C'était peut-être ça, qui clochait. Qu'importe. Meredith était persuadée que ce serait sympa de sortir à St Barth, dans les clubs de son père, et elle comptait bien en convaincre Rachel lors de leurs prochaines rencontres. Pour l'instant, le devoir l'appelait, en la personne de son père, qui l'appelait. Encore.
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» All I wanna see you in [PV Bennet] - TERMINE
» What's up ? [PV Rachel] - TERMINE
» Finally you're there [PV Rachel] - TERMINE
» You're gonna learn [PV Rachel] - TERMINE
» Y'a pas de vers dans mon nez! || PV Rachel - TERMINE