New year's eve || PV Paul - TERMINE

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éveillon ! Ce soir ils allaient faire la fête ! D’abord il y avait la journée de boulot. Elle avait pris ses marques au travail. Elle s’entendait bien avec ses collègues. Tout le monde était sympa, peut-être plus parce qu’elle était une jolie fille plutôt que parce qu’elle était américaine ! Canadiens et américains ne s’entendant pas forcément toujours bien. Là, pas de problème. Ils ne savaient pas ce pourquoi elle était là, du moins pas dans les détails et ne connaissaient pas non plus sa formation. Bref, en gros, elle était un agent sous couverture sans être vraiment sous couverture. C’était assez reposant. Mentir sans mentir.
En ce qui concernait la maison, tout se passait bien également. Là encore, couverture légère. Paul et Joshua connaissaient ses fonctions, sans pour autant en connaître les détails. Tout le monde respectait l’intimité de l’autre à la maison et le nouvel arrivant s’entendait bien avec eux. Paul était resté calme depuis l’incident avec Baptiste. Il avait commencé à apprendre à Lizzie à méditer. Elle avait du mal mais appréciait ces moments passés avec lui. C’était reposant et cela leur permettait de pouvoir passer des instants, à table par exemple, dans un silence complet sans que cela ne soit gênant. Cela arrivait et voilà.
En ce qui concernait Joshua, il avait donné à la bonde le numéro de son club de boxe, club dans lequel elle s’était rendue pour une première visite. Conquise, elle s’était inscrite dans la foulée et avait déjà fait deux entraînements. Elle y avait croisé Josh. C’était d’ailleurs sympa d’y connaître quelqu’un. Plus simple. D’ailleurs, des collègues s’y rendaient également ce qui lui permettrait, dans un avenir proche, de renforcer les liens...

A 19h elle était rentrée. Paul et elle avait décidé de faire la fête ensemble. D’abord ils boiraient un verre ou deux à la maison en mangeant un bout, puis ils sortiraient, normalement, pour rejoindre peut-être Joshua qui les avait invités. Lui ne pouvait pas manger avec eux car sa soirée était déjà bien organisée avec ses potes.
Quand elle rentra elle monta directement dans sa chambre pour prendre une douche et se préparer. Se maquiller, se coiffer, s’habiller. Jean slim blanc avec des « taches » noires et haut noir décolleté. Elle mettrait des bottines à talons. Rien de trop habillé. Si à L.A il était de coutume de porter des petites robes à sequins et d’être très sexy, ici, c’était un peu différent. Premièrement, il y avait le froid et ensuite... S’ils sortaient effectivement ce ne serait peut-être pas dans un club très huppé et elle n’avait aucune envie d’être « overdressed ». Donc, elle se la jouait cool.
A 20h elle redescendit, pour commencer à tout préparer. Paul travaillait et finissait plus tard qu’elle. Champagne au frais, vin dehors. Ils avaient fait des courses chez un traiteur, il y aurait donc de quoi grignoter. Elle brancha également la chaîne HI-FI pour qu’ils puissent avoir un peu de musique. Elle avait acheté ces petits chapeaux débiles et des lunettes avec l’année à venir écrite dessus. Cotillons et tout le trallala. En espérant que cela plaise à Paul, mais au pire, s’il était trop fatigué ou pas enclin à faire la fête, elle rejoindrait Joshua plus tôt et peut-être même seule.
Lizzie venait de mettre son petit chapeau quand Paul fit son apparition en bas des escaliers. En fait, il avait dû rentrer quand elle se préparait et ne l’avait pas entendu, du coup, il était déjà prêt et là, super !

_ « Je ne t’ai même pas entendu rentrer ! Tiens ! » Elle sautilla vers lui pour lui donner un petit chapeau ! Elle ne savait pas trop si elle pensait qu’il allait le mettre ou non, en tout cas, elle essayait !

_ « Ready to party ? » Elle oui ! Résolution de 2016, ne plus lui en vouloir pour son accès de colère et passer, en règle générale, plus vite l’éponge !

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31 décembre 2010, prison de Detroit. ✧ Paul, comme tous ses co-détenus, ne fêterait pas le réveillon de la Saint-Sylvestre. Contrairement à Noël, la seule échéance annuelle à revêtir un caractère sacré jusqu'en prison, la nouvelle année n'était rien. Un jour dans une cellule, le lendemain dans la même cellule, et aucune autre résolution que continuer à essayer de survivre. Bientôt, cela ferait 5 ans qu'il était là. Cinq putains d'années. C'était si long, et tellement peu face à ce qui l'attendait encore. Parfois, il lui arrivait de penser qu'il aurait mieux valu que la peine de mort soit encore en vigueur dans l'état. C'aurait été moins long, comme façon de mourir. Dernièrement ... dernièrement il y pensait souvent, et cela lui avait coûté cher. Récemment encore, un voyou qu'il avait autrefois contrôlé sans pourtant avoir de raison de le faire enfermer avait finalement atterri ici et l'avait reconnu. Deux côtes cassées, une fêlée. Il s'était laissé faire.

31 décembre 2015, Whistler. Ce soir, en raison d'une descente aux flambeaux pour le réveillon, les remonte-pentes fermeraient tard. Il ne serait pas à la colocation avant 20h mais, in fine, cela l'arrangeait. Fêter la nouvelle année lui paraissait, comme tant de choses, une hérésie. A quoi cela rimait-il ? Il y avait tant de choses simples qu'il ne parvenait plus à faire, et dont il avait du mal à retrouver le goût. Il appréciait par-dessus tout le confort de son lit, l'intimité de sa porte fermée, l'eau courante à température, et pouvoir manger quelque chose de décent. Il chérissait l'idée de pouvoir aller où il voulait, quand il le voulait. Tout le reste lui semblait tellement accessoire, et si peu important. Non pas qu'il n'appréciait pas de regarder un film, ou d'enfiler un pull douillet, mais c'était secondaire. Il était sorti de prison, mais une part de lui y était toujours. Existait-elle seulement encore ? Il ne savait même plus draguer une femme.
La seule qui lui paraissait accessible - et encore ne parlait-on pas de drague - était Lizzie, jusqu'à ce qu'il perde le contrôle lors de cette visite qui s'était mal déroulée. Depuis, il faisait de multiples efforts pour la ramener à lui, qui commençaient à payer, mais c'était long. Pour ce soir, cela étant, elle avait enterré la hache de guerre pour lui proposer de fêter le 31 ensemble. Joshua, leur nouveau coloc, leur avait proposé qu'ils se retrouvent également dans la soirée. Paul ne savait pas. Il ne se projetait pas dans une fête.
Quand il arriva du boulot, fatigué de sa journée, il ne chercha même pas à saluer Elizabeth avant de filer prendre une douche froide. Il en avait désespérément besoin. Histoire de marquer le coup, il enfila un pantalon noir, une chemise bleu marine, et un gilet en cachemire gris, avant de redescendre. Lizzie s'affairait dans la maison, un chapeau sur la tête. Je suis monté directement prendre une douche. Merci. Il venait d'hériter du même chapeau. Chouette ... Il ne se sentait pas dans l'ambiance, mais cela viendrait s'il faisait l'effort, non ? Il enfila le chapeau, et se força à sourire. Ouais ... à condition qu'on commence doucement, j'ai eu une grosse journée. Tu as trouvé la bouteille de champagne que j'avais laissée dans le frigo ? C'était de circonstance, non ? Et cela leur permettrait de démarrer la soirée tranquillement. Si elle le traînait directement dans un club, il ne tiendrait pas le coup. De toute façon, il était trop tôt, non ?

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lle ne lui en voulait pas de ne pas l’avoir prévenue quand il était rentré. Elle était occupée dans sa chambre et puis... C’était un peu de cette façon qu’ils fonctionnaient tous les deux. Ils ne se prévenaient pas toujours. Le matin, elle ne disait jamais « bonjour » d’ailleurs. C’était plutôt du genre : « j’ai fait du café » - « Hey » - « Ah, au fait, je rentre tard ce soir, je dînerai dehors. » ... Voilà, des phrases tout à fait pratiques. Les « bonjour, tu as bien dormi » la gonflait. Paul aussi... Surement... Peut-être ? Aucune idée mais c’était ainsi.
Donc il était monté se laver. Super.
Depuis l’incident « Baptiste » elle avait arrêté de le regarder avec des yeux de femme. C’est-à-dire qu’elle avait tout bonnement cessé de le trouver beau ou pas. Il était juste Paul maintenant. Point. De toute façon, plus que de n’être que Paul, il était « Paul le gay ». Voilà !
Elle lui avait tendu le chapeau qu’il accepta sans réellement sembler apprécier.

_ « Promis, si on sort, je ne t’obligerai pas à le porter ! » Mais pour le moment, si ! Qu’il se déride un peu.
Elle pensait également qu’il y avait pleins d’autres occasions de faire la fête que le nouvel an mais au moins, ils pouvaient tous se retrouver. Avec leurs emplois du temps ce n’était pas toujours simple, là au moins, ils pouvaient faire la fête, TOUS.
Fidèle à lui-même, Paul voulait y aller tranquillement. Blasé ? Le réveillon du 31 faisait cela à plein de monde.
Oh, elle avait l’habitude maintenant avec lui. Elle n’avait pas envie de le taquiner d’ailleurs. Elle ne l’avait finalement jamais fait. Ce n’était pas comme ça entre eux.

_ « T’inquiète ! Puis si tu ne veux pas sortir ensuite, je ne t’oblige pas hein. » Tortionnaire de la fiesta ! Non, pas elle ! S’il n’avait pas le courage elle irait seule. De toute façon elle n’avait peur de rien. Sortir seule dans un bar et rencontrer du monde était naturel chez elle. Après, voilà, elle préférait évidemment sortir avec ses amis mais Paul était-il le partenaire de soirée le plus adapté ? Pas dit. Ce soir serait la première occasion pour qu’elle puisse se faire une idée sur le sujet.

_ « Oui j’ai vu mais je l’ai laissé au frigo le temps que tu arrivée pour qu’il soit bien frais. Mais si tu es prêt, on attaque ! » Elle sautilla jusqu’à la cuisine et au frigo, sortit la bouteille, les coupes et revint au salon avec Paul. Elle lui tendit la bouteille.

_ « A toi l’honneur ! » Les petits fours étaient prêts, il n’y avait plus qu’à comme on dit.
Paul ouvrit la bouteille et leur servit une coupe et ils purent trinquer.

_ « A 2016, la coloc, à toi, à moi, à nous ! » Ouiiii ! Les douze coups de minuit étaient encore loin mais c’était l’occasion de trinquer au calme car après... Elle se connaissait, le champagne était traître donc elle devrait dévorer pour l’éponger et ne pas se laisser emporter dans le tourbillon des bulles. Elle se tiendrait ! Promis, et que commence la fête !

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Allez, va pour le chapeau. D'ailleurs, quand Lizzie lui confirma qu'elle ne le forcerait pas à le porter pour sortir, il se mit à rire. ✧ Je crois pas que tu y arriverais ! L'idée même de sortir avec ça sur la tête lui semblait tellement saugrenue ! Cela avait eu le mérite de le faire rire, toutefois. Son look, de toute façon, ne le tracassait pas beaucoup : il avait bien passé dix ans dans un uniforme de prisonnier. C'était plus l'esprit de la fête avec lequel il avait du mal. Heureusement, des tas de gens n'aimaient pas le passage à la nouvelle année ; il avait encore entendu une émission sur le sujet en allant bosser ce matin. Il n'aurait donc pas besoin d'inventer un mensonge supplémentaire si Lizzie le trouvait décidément trop sombre ; il lui suffirait de dire qu'il n'aimait pas particulièrement fêter la saint Sylvestre. Il comptait bien, cependant, essayer de lui donner un peu de répondant, ne serait-ce que pour continuer à aller dans le sens de la réconciliation avec elle. On verra bien. Joshua nous avait invité à le rejoindre, en plus. Il ne fermait pas la porte ; cela lui arrivait, après tout, d'aller en boîte ou dans des clubs. Pour une fois, il ne lui mentait pas : on verrait. S'il se sentait suffisamment dans l'ambiance, si elle parvenait à le convaincre. S'il n'était pas trop fatigué. Pour le moment, champagne et petits fours, ça serait bien. Surtout les petits fours, en fait. Après une journée dehors, sur les remonte-pente, à s'assurer que tout le monde monte rapidement sur les pistes, en sécurité, aider ceux qui se trouvaient coincés, etc, il avait super faim ; le midi, sa pause consistait en tout et pour tout à avaler un sandwich sans quitter son poste.
A la demande d'Elizabeth, et tandis qu'elle s'occupait des petits fours, il s'occupa d'ouvrir la bouteille de champagne. Même ça, il ne l'avait pas fait depuis tellement longtemps ... Heureusement que certains gestes ne s'oubliaient pas, il aurait eu l'air malin sans ça ... Il leur servit à chacun une coupe, prenant soin de remplir la sienne un peu moins que celle de Lizzie. Elle tenait nettement mieux l'alcool que lui et, de ce qu'il en avait vu, n'hésitait pas à en abuser un peu. Lui, à contrario, ne pouvait pas se le permettre. Le contrôle, toujours le contrôle. C'était ce qui lui avait permis de recoller les morceaux avec sa colocataire, alors même qu'il avait justement perdu le contrôle une seule fois. Après lui avoir tendu sa coupe, ils trinquèrent à la nouvelle année à venir. Elle ne croyait pas si bien dire. 2015 resterait l'année de sa libération, mais 2016, pour lui, était l'année de l'espoir : espoir de se reconstruire une vie, même s'il ne voyait pas bien comment. Avec elle, en tout cas ; il appréciait de vivre en colocation et, s'il n'avait pas encore pris ses marques avec Joshua, il savait qu'avec Elizabeth le courant passait plutôt pas mal. D'une manière ou d'une autre, il espérait qu'ils continueraient à se rapprocher. Peut-être même qu'un jour il pourrait ne plus cacher qui il était ? C'était utopique. Il ne l'espérait pas pour 2016. A nous ! Tu as un peu de musique, d'ailleurs ? Il était obligé de le lui demander, parce que de son côté ... il avait beaucoup à rattraper, plus encore que pour les films. Il avait commencé à télécharger pas mal de choses - légalement, évidemment - mais encore fallait-il avoir le temps de tout écouter. Si tu nous trouves quelque chose, je m'occupe de la suite. Il ne les pressait pas, non, mais vraiment, il avait faim. D'ailleurs, par précaution, il n'avait pratiquement pas touché à sa coupe.

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tait-ce un défi qu’il lui lançait ? Oh... Si c’était le cas et qu’elle devait effectivement essayer de lui faire faire quelque chose, franchement, elle était loin d’être certaine d’y arriver. Ils vivaient ensemble depuis quelques temps maintenant, forcément, ça rapproche, mais... Avec lui, c’était comme s’il y avait toujours une glace entre eux. Le genre en plexi. Un peu plus solide que du simple verre mais tout aussi transparent. C’était assez étrange. Ils étaient « ensembles » et en même temps, vivaient en parallèle l’un de l’autre. C’était agréable car ainsi leur intimité était grandement respectée et, d’un autre côté, c’était également étrange. Peut-être qu’avec lui cela prendrait plus de temps qu’avec n’importe qui d’autre. Surement d’ailleurs. De plus, avec leur souci « Baptiste » il fallait dire qu’ils avaient fait un sacré bond en arrière dans la confiance, du moins, de son côté à elle.
Elle lui fit cependant une petite tête « maligne », l’air de dire, « ah oui, tu veux qu’on essaie ? », mais elle n’ajouta rien, incapable, encore, de réellement le faire avec lui, du moins, tant qu’elle n’avait pas bu au moins trois flûtes de champagne !

_ « Oui ! Je lui ai dit que je passerais plus tard, avec ou sans toi, je savais que tu serais peut-être fatigué à cause du boulot. Ça a été d’ailleurs ? » Parler du boulot de Paul ne la gênait jamais. Parler de Paul à Joshua, comme si elle se portait garante pour lui, non plus. D’un certain côté, les sous-entendus qu’avait fait Baptiste n’étaient pas tout à fait faux. Oui, c’était bien Eli et Paul contre ou avec les autres. Pour le moment et malgré le retour en arrière de la jeune femme le concernant, elle se mettait volontiers de son côté.
Paul alla ouvrir la bouteille de champagne alors qu’elle s’occupait de la nourriture, commençant même à grignoter discrètement. Rapidement ils trinquèrent. A eux. Oui.

_ « Oh que oui ! J’ai tout et n’importe quoi ! » TOUT et n’importe quoi sauf les trucs complètement... Comment dire... Le genre Patrick Sebastien version States ou les chansons un peu trop, dance/electro/weirdo/mierdo machin chose ! Mais Taylor Swift, Beyoncé, Katy Perry... Elle avait ! Elle possédait aussi des classiques. Paul ne se retrouverait peut-être pas dans Taylor ou Selena mais il connaitrait forcément Garbage non ? Peu importe, le tout était de danser et de s’amuser.
La musique enfin lancée, elle retourna vers lui. Elle avait déjà commencé à boire, pas mal, enfin, comme d’habitude. Elle avait une bonne descente au départ puis ralentissait petit à petit. Paul lui... Soit il en était à sa seconde coupe, soit, il était lent. Deuxième option... Même en dînant, elle buvait toujours plus que lui !

_ « Tu sais danser ? » Elle venait de s’empiffrer, encore, avec des petits fours. Pas de panique, sa tête ne tournerait pas se soir, elle prenait toutes les précautions pour que cela n’arriver pas. Si ça ne la gênait pas que Paul puisse la voir un peu joyeuse, avec Josh c’était autre chose. Jamais il n’y avait de regard intéressé avec Paul. Il la regardait toujours comme un être humain et pas une femme, ce qui contribuait à la laisser penser qu’il était gay. Avec Joshua... Ce n’était pas toujours ça. Joshua était un jeune homme plein de fougue, il ne fallait pas l’observer bien longtemps pour s’en rendre compte. Avec lui... C’était donc autre chose. Si l’idée de se balader à moitié à poil devant Paul ne lui posait, en soi, aucun problème, avec Joshua, cela aurait pris une toute autre dimension !
Enfin, du coup, danser avec Paul ne voulait absolument pas dire, rapprochons nous mon mignon, mais juste, amusons nous copain !

_ « Moi pas vraiment, mais c’est pas grave, ça nous mettra en jambes pour aller en boîte ! » Oui ! Allez ! Elle lui tendit la main pour qu’il la prenne et qu’ils puissent commence la soirée de la meilleure des façons !

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Si Lizzie était prête à rejoindre Joshua sans lui, franchement, c'était parfait. ✧ La perspective qu'elle n'essaie pas de lui forcer la main le soulageait, en fait, et instantanément il sourit. Grosse journée. Il y avait un monde fou sur les pistes. Et pas mal de jeunes qui avaient déjà commencé la fête. Fallait les canaliser pour pas qu'ils gênent les autres skieurs, ou pire. Travailler sur les remonte-pistes lui avait semblé être un truc bien tranquille, à l'origine. Les horaires étaient corrects - bien plus que pour ceux qui damaient les pistes, par exemple - et il s'était imaginé s'en tirer à bon compte. C'était un peu différent, en réalité. Quand il y avait du monde, il n'arrêtait pas de la journée. Mais l'effort ne lui posait pas de problème, bien au contraire et, surtout, il était en extérieur toute la journée. Oui, il avait froid, car au final, il passait tout de même une bonne partie de son temps immobile ou presque, mais d'être dehors lui procurait une incomparable sensation de liberté. Il profitait du soleil plus qu'il ne l'avait fait pendant des années - cela se voyait d'ailleurs à la marque de bronzage qu'il était en train d'acquérir, et ce même si ses collègues lui avaient conseillé de changer de lunettes de soleil tous les jours. Bref, il était bien. Mais sous le soleil, c'était agréable. Soleil et extérieur. Tout ce qu'il demandait, sans même forcément s'en rendre compte. Pourquoi choisissait-il systématiquement de méditer sur la terrasse, même quand il faisait un froid polaire, à votre avis ?
Peut-être, en fin de compte, cela valait-il quand même le coup de fêter la fin de 2015. C'était une année qui avait commencé comme toutes les précédentes, mais qui se terminait de la plus satisfaisante des manières. Il n'avait plus l'habitude de célébrer la nouvelle année, mais en se forçant un peu, il pourrait reprendre le pli ? Champagne, pour la peine ! C'était même lui qui venait de proposer à Elizabeth de mettre de la musique. Il n'avait pas prévu de danser, en revanche. Il était franchement rouillé. Quand sa colocataire le lui proposa, il la regarda avec des yeux ronds pendant une seconde, et essaya d'esquiver. Tu as des chaussures de sécurité alors ? Parce que je suis un effroyable danseur ! Non, sérieusement, il n'allait pas danser quand même ? Il n'avait pas fait ça depuis ... eh bien, depuis dix ans. Comme pour tant de choses. Il n'avait pourtant pas très envie de le lui refuser et, pour se préparer psychologiquement, il avala plutôt le restant de sa coupe de champagne - à peine entamée - et un petit four. A la suite de quoi il rejoignit la jeune femme dans un espace un peu dégagé du salon. Ne venait-elle pas d'avouer qu'elle était mauvaise danseuse également ? Il attrapa la main qu'elle lui tendait mais, quand les premières secondes de musique résonnèrent, il se sentit néanmoins idiot, à se trémousser comme il le faisait. Lizzie, face à lui, semblait en revanche s'éclater, et riait presque, ce qui, au final, lui donna de l'entrain à son tour. Après trois chansons, il ne se préoccupait plus de ses qualités de danseur.

“...”

h, les touristes ! Ils amenaient toutes leurs merdes avec eux. Leur drogue principalement, ce qui faisait évidemment les affaires de Lizzie. Ce soir, d’ailleurs, elle aurait l’œil. Elle pouvait s’amuser ici avec Paul mais elle serait bien plus en alerte une fois de sortie avec Joshua. En espérant que ses amis sachent se tenir. Elle n’avait pas prévenu Joshua. Tant pis pour eux. Elle n’interviendrait pas ce soir, elle n’était pas en service, par contre, elle prendrait les noms et retiendrait. Tenterait d’enquêter, qui les fournissait, comment, d’où provenait les produits surtout ? Des touristes ? Pourtant la drogue semblait tourner toute l’année dans la station... Elle trouverait.

_ « Tout le monde attend avec tellement d’impatience les touristes ! A mon avis c’est un fléau ! » Elle rigolait en disant cela. Elle le pensait un peu mais rigolait parce qu’elle n’était pas idiote. Le fléau amenait de la vie dans la station. De l’argent. Le fléau était primordial et d’ailleurs, sans ce fléau, ni elle ni Paul n’aurait vraiment de boulot ici.
Paul et son soleil, son air frais. Il semblait complètement amoureux de l’extérieur.
Elle voulait l’accompagner dans sa méditation mais il avait la fâcheuse habitude de le faire à l’extérieur et Lizzie finissait toujours par crever de froid. Elle se mettait à trembler, trembler et tout était fichu alors elle le laissait et sur le moment, elle était quasiment certaine qu’il ne se rendait compte de rien. Il était très doué dans cette activité.

_ « Paul et son soleil... » Elle lui sourit donc. Elle ne se moquait pas, loin de là. Cet astre ne lui allait pas mal mais... Il avait également quelque chose de bien plus sombre. Cette même chose qui lui avait fait peur et qu’elle tentait au mieux d’oublier depuis.
Coupe de champagne à la main, petit fours dans la bouche, la jolie blonde avait commencé à danser. A bouger en rythme plutôt car ce n’était pas de la danse, plus une sorte de défoulement. Elle adorait cela.
Pour les chaussures de sécurité on repasserait. A cause de cette foutu neige elle devait oublier les stilletos et ça... Oh ça, ça l’agaçait ! Elle avait des bottines à talons très haut quand même. Féminine avant tout !

_ « Même pas peur ! Allez viens ! » Elle lui avait tendu le main et il l’avait rejointe. Maintenant ils bougeaient tous les deux en rythme. Paul la faisait tourner. C’était sympa.
C’était en réalité la première fois depuis qu’elle l’avait pris dans ses bras le jour de son installation, qu’ils se touchaient autant. D’ailleurs, il finit même, dans le feu de la danse, par la prendre par la taille d’un bras en tenant, de son autre main, celle de Lizzie. Sa façon de la tenir n’était pas vraiment naturelle en fait, un peu « lâche » même, mais qu’importe. Ils n’étaient pas là pour se tenir et partager un moment doux. Ils étaient là pour s’amuser et danser, ce qu’ils faisaient !
Dans le même temps, elle eut le plaisir de sentir son parfum d’un peu plus près. Très agréable. Fin de chanson, ils se lâchèrent. Nouvelle coupe de champagne. Grignotage. Danse, encore et encore.
Cela dura pas mal de temps et après s’être enflammés, Lizzie fini par se laisser tomber dans le canapé. Sa coupe était à nouveau vide mais elle attendrait deux secondes.
Mine de rien, le temps était bien passé, elle avant chanté, bu, dansé, mangé. Ce commencement de soirée était génial. Paul était doux. A l’instant elle avait oublié pourquoi elle lui en avait tant voulu.

_ « Tu vas me suivre pour aller voir Joshua alors ? Faut que j’attende un peu parce que là, impossible de prendre le volant. » Ah oui, impossible. Elle n’avait ni envie de tuer des gens, ni envie de se tuer elle-même ! Paul avait bien moins bu, peut-être l’accompagnerait-t-il ? Elle n’avait pas envie qu’il ne vienne pas en fait.

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Les touristes n'étaient pas son truc non plus. Ca le stressait que des Américains puissent le reconnaître. ✧ En ne quittant pas ses lunettes de soleil de la journée, cela dit, il avait espoir de parvenir à passer inaperçu. Et grâce aux touristes, il avait du boulot. C'est d'ailleurs ce qu'il expliqua à Lizzie, qui ne devait pas savoir qu'il n'avait pas besoin de travailler pour vivre. C'aurait été suspect. Mais sans eux, pas de boulot ! Et puis, le 31, les ados, étudiants et jeunes adultes étaient un peu plus excités que d'habitude, mais globalement, il n'avait pas à se plaindre. Ca ne se passait pas si mal. Que veux-tu, je suis pas fait pour être enfermé ! Non merci. Il savait mieux que quiconque ce que c'était. Sans le connaître, sa colocataire ne pouvant pas comprendre, évidemment. Elle pouvait simplement supposer qu'il était juste un type d'extérieur. Un jour, peut-être ...
Pour l'instant, l'heure était à la fête. Le temps pour lui de se mettre dans l'ambiance, mais finalement, les choses venaient plus facilement qu'il l'aurait imaginé. Avait-il envie d'une folle soirée, de se murger, et de ramener une inconnue dans son lit ? Pas vraiment. Pas du tout, même. Mais la bonne humeur et l'enthousiasme de Lizzie étaient communicatifs, et il se laissait gagner. Le champagne était sans doute aussi, en dépit de sa prudence à l'égard des alcools en tout genre. Mais c'était sans conséquence, de toute façon. Il se sentait parfaitement lucide, pour le moment ; danser avec Lizzie l'exaltait un peu, c'était tout. Après un bon moment comme ça, sa colocataire finit par se jeter sur le canapé, et il en fit autant, s'affalant à côté d'elle tout en passant un bras sur le dossier du canapé, au-dessus de sa tête. Il était un peu claqué. Sport, boulot, et maintenant cette séance de danse improvisée ... Il serait volontiers allé faire un tour dans le jacuzzi pour une fois, si ç'avait été possible.
Elizabeth n'avait pas oublié qu'ils étaient invités à rejoindre Joshua ... Dommage ... Il serait bien resté là toute la soirée à s'amuser comme ils venaient de le faire. Non pas qu'il n'ait pas apprécié leur coloc d'ailleurs, ni sa petite soeur. Ils étaient très jeunes par rapport à Lizzie et lui, mais pour des gamins, ils étaient déjà plutôt responsables, et surtout faciles à vivre. Paul avait bien repéré quelques regards de Josh qu'il n'aimait pas particulièrement, mais Lizzie ne s'était plainte de rien, alors ... Tout en attrapant un petit-four, Paul regarda le niveau de la bouteille de champagne, sur la table basse. Effectivement ... ce n'était pas le moment que sa coloc conduise. Lui était beaucoup plus sobre, décidément. Je conduirai, j'ai presque pas bu. Mais tu veux partir bientôt ? Ils avaient le temps, non ?

“...”

lle sourit à son « super colocataire » retrouvé. Effectivement, sans les touristes, pas de boulot et sans boulot ...

_ « Et sans boulot, pas de magnifique chalet ! » Elle lui fit un clin d’œil. Elle était bien ce soir en sa compagnie. Il était celui du premier jour et de la première semaine. Le Paul sympa. Le Paul gay. Le Paul cool. Son Paul.
Peut-être était-ce l’arrivée des nouveaux qui avait aidé à les ressouder ? Ils étaient plus jeunes et donc, Lizzie venait chercher le calme auprès de Paul qui, en plus, ne la regardait jamais comme si elle était une créature à consommer. Josh le faisait et si la plupart du temps elle s’en accommodait, parfois, le matin alors qu’elle aurait juste aimé prendre son café tranquillement, c’était dérangeant.

_ « Oh non. Celui qui gardera Paul Hawthorne enfermé n’est pas né ! » Si seulement elle savait. Mais... Bien qu’il ne soit pas lui-même le soleil, il était le ciel ou ses nuages. Changeant. Chaud puis froid mais toujours plein de ... D’évasion. Paul était réellement très difficile à décrire ou même à cerner et ce, également pour Lizzie qui pourtant avait l’habitude de lire les gens. Paul était particulier. Ce soir il était le sien. Demain peut-être ne s’adresseraient-ils même pas la parole parce que... Parce que c’était comme ça. Elle s’y était faite. Il avait ses humeurs et tant qu’elles n’étaient pas trop violente, elle faisait avec.
Ils dansèrent, encore et encore et encore. La tpete de Lizzie finit par lui tourner alors elle s’écroula sur le canapé, Paul la rejoignant rapidement.

_ « Tu te débrouilles mieux que tu ne le penses ! » Oui ! Ils étaient parvenus à ne pas trop s’écraser les orteils ou encore à s’assommer.
Il avait passé son bras sur le dossier du canapé, derrière elle. Tous les deux étaient installés extrêmement près. Comme deux amis. Deux amies même parce que pour Lizzie, Paul n’était pas intéressé par la gente féminine. Joshua, oh oui, Joshua oui. Paul ?
Combien de fois s’était-elle baladée à moitié à poil devant lui et tout ce qu’elle avait récolté était des regards traversant !

_ « Non, je sais pas. Peu importe. Mais si je dessaoule trop tu ne me conduiras pas et peut-être même que tu ne viendras pas ! Je finirai par m’ennuyer sans toi avec les « bébés ». » Elle lui fit un sourire. A ce moment-là, sur son lecteur, une chanson passa. Problème, elle n’était pas au même volume que les autres et le son explosa à leurs oreilles.
Ni une ni deux, aux premières notes, elle « roula » sur Paul, passant littéralement sur lui, à cheval presque pour ensuite s’allonger et tendre le bras vers le lecteur et baisser le son. Plus rapide que l’éclair, moins délicate qu’un rhinocéros en train de charger !

_ « Wohooo ! » Elle se remit droite comme elle le put et se retrouva à nouveau à cheval sur Paul, face à lui, son décolleté quelque peu secoué par ses mouvements brusques.

_ « On a échappé de peu à la surdité. » Elle lui fit une bouille un peu idiote, remis son débardeur correctement puis, regagna sa place aux côtés de son colocataire. L’une de ses fesses colées à lui. A quoi bon laisser de l’espace ? Ce n’était pas comme si quelque chose pouvait se passer !

_ « On a autre chose à manger que les petits fours ? Tu sais que je cuisine ? Faudra que je te fasse un repas. Ce sera ma résolution de 2016, cuisiner plus ! » Pour lui, pour eux, pour la coloc et histoire d’éviter qu’ils ne mangent que des conneries en permanence !

© Starseed

Pas de chalet sans boulot, non. Pour lui aussi c'était mieux de s'en convaincre. ✧ Plus il se persuaderait que cette vie qu'il inventait était bien la sienne, et moins il risquerait de se trahir un jour. Ce serait la catastrophe, réellement. Si d'aventure un jour il estimait pouvoir se permettre de dire la vérité à Elizabeth, alors il le ferait, mais en ayant réfléchi à ce qu'il dirait, et en étant capable d'expliquer pourquoi il avait choisi de mentir. Donc, pas aujourd'hui. Aujourd'hui, il s'agissait simplement de s'amuser, et ils s'en sortaient plutôt bien. Danser comme ils venaient de le faire l'avait amusé, mais l'avait claqué aussi, après la journée de boulot et avec le champagne. Il n'était pas malheureux de se poser, du coup.
Si je te promets de t'emmener, on prend le temps de vivre avant de foncer pour rejoindre les "bébés" comme tu les appelles ? De toute façon, maintenant, il était à peu près dans le mood pour sortir, et puis ça semblait tellement faire plaisir à Lizzie. Il faut dire que Paul avait eu l'occasion de constater qu'elle aimait faire la fête. Lui ... c'était beaucoup plus compliqué pour lui. Aussi idiot que ça puisse paraître, c'était vraiment l'habitude qui lui manquait. Il avait l'impression de ne plus savoir faire tout ça. Certaines choses du quotidien lui paraissaient terriblement difficiles à appréhender, et en particulier sa relation avec les autres, et avec les femmes.
Tenez, prenez là, avec Lizzie. Elle ne lui déplaisait pas, loin de là, mais maintenant qu'elle était sur ses genoux, il ne savait même pas quoi faire. Il faut dire que quand la chanson avait "explosé" sans qu'il s'y attende, il avait flippé. Le bruit aussi faisait partie des choses avec lesquelles il avait du mal. Il ne fallait pas que ce soit trop fort, ni trop brusque, sans quoi il se perdait. Mais au-delà de ça ... il avait presque le nez dans son décolleté, et rien ne venait. Il n'aurait même pas su comment la toucher, s'il avait dû le faire. Résultat ? Il n'eut pas la moindre réaction, hormis celle de sourire à la grimace de sa coloc. C'était un peu violent, ouais. D'ailleurs ... quand ils sortiraient, ça serait comme ça également. Il fallait qu'il s'y prépare. Paradoxalement, en prison, même s'il n'y avait pas de sources de bruit extérieures, ou très peu, il était pratiquement impossible d'obtenir le calme. Il y avait toujours des types en train de parler, de gueuler, ou pire ... Mais ce n'était pas le moment de se perdre, et, comme Lizzie se rasseyait à côté de lui, il secoua la tête, comme pour se sortir ses souvenirs de la tête pour un temps. On a un repas complet. J'avais fait des courses. Mais ça se réchauffe au four ou au micro-onde, on n'aura pas besoin de tes talents ce soir. Cela étant, qu'elle cuisine était une bonne chose. Lui-même le faisait. Quand ils ne se faisaient pas livrer, il s'assurait toujours qu'il y ait des produits frais, et en particulier des fruits. C'était la seule catégorie d'aliments qu'il était tout simplement impossible de se trouver en prison. L'histoire des oranges avait une origine véridique.

“...”

_ « Deal ! » « Prendre le temps de vivre », tous les deux. Tiens, elle ne le lui avait jamais demandé :

_ « Ça va, tu t’entends bien avec eux au fait ? J’ai pas encore eu le temps de te demander. » C’était elle qui avait donné son avis les concernant, c’était donc un peu « à cause » d’elle qu’ils avaient intégré la coloc. Elle n’avait rien remarqué de spécial mais peut-être que Paul ne les appréciait pas ? Elle ne l’avait d’ailleurs jamais vu réellement discuter avec Joshua. Paul, comme à son habitude restait en retrait mais cela chagrinait presque Lizzie. Elle aurait aimé le voir être plus... Plus « là ». Plus avec eux. Il était avec elle, oui. Tous les deux formaient « l’équipe originelle » mais maintenant ils étaient quatre, il était donc important d’intégrer les « bébés » à leur vie. Lizzie tentait au mieux de le faire. Ils étaient sympas après tout mais ne le répétez pas trop fort, son chouchou restait évidemment Paul.
Ah ! Enfin une certitude le concernant : Paul était bien gay ! Elle venait de rouler sur lui, de lui mettre quasiment littéralement ses seins dans le nez et... Rien. Rien de rien ! Il n’avait pas bougé, pas bronché, n’avait même pas louché ! Il était gay ! Elle aurait fait cela à Joshua... Il aurait très certainement passé ses mains autour de sa taille pour « l’aider à se remettre » ou « la tenir afin qu’elle ne tombe pas ». Paul était resté de glace, comme paralysé ! Un vierge ? ... Elle n’y croyait pas une seconde. Paul était beau. Non, il était juste gay ! Maintenant, elle comprenait mieux. Il devait être pudique justement à cause de cela. Peut-être ne s’assumait-il pas encore bien ? Elle n’allait certainement pas l’embêter avec cela mais au moins, elle saurait qu’elle n’aurait rien à « craindre ».
Elle avait donc changé de chanson et s’était remise plus ou moins correctement sur le canapé, collée tout de même à Paul, sans gêne aucune. Elle lui sourit en le regardant, bien heureuse d’avoir découvert quelque chose sur lui !

_ « Je ne cuisinerai donc pas ce soir ! Etrangement, j’ai pensé aux boissons mais le repas en lui-même... Tu seras chargé de surveiller ma consommation d’alcool ! » Elle lui fit un clin d’œil. Non, il n’aurait pas besoin de faire une telle chose. Ce qu’elle voulait surtout était qu’ils s’amusent tous ensemble. Se bourrer pour finir en vrac... Oh, elle n’était pas dupe, elle aurait mal à la tête demain matin, c’était plus ou moins certain, mais elle ne perdrait certainement pas connaissance ou d’aurait pas de trou noir, ce n’était pas du tout quelque chose qu’elle pratiquait : « La mise à l’envers » comme diraient les jeunes. Elle buvait pour s’amuser, en abusant uniquement jusqu’au mal de crâne le lendemain, ni plus ni moins. Elle serait donc fofolle, plus que d’habitude. Peut-être « dure » à tenir ? Oh... Il verrait bien !

_ « J’ai tellement faim ! Allez viens roomate ! » Elle se leva et l’attrapa par la main pour le faire se lever et l’embarquer dans la cuisine pour commencer à faire réchauffer les plats. Ce soir, la « violence » de Paul était loin derrière eux. Elle ne voulait plus y penser. Il serait son chouchou pour la soirée. Son chouchou gay donc !

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Les "bébés" ... il n'avait rien à leur reprocher, hormis les regards parfois à la limite de la lubricité que Joshua réservait à Elizabeth. ✧ Paul n'aimait pas bien que l'on prenne sa coloc pour un morceau de viande, mais il prenait sur lui. Le souvenir du type qui était venu pour voir s'il souhaitait rejoindre le chalet, et de la réaction qu'il avait eue à son égard, faisait office de garde-fou pour l'ex-détenu : il ne voulait plus se fâcher avec Lizzie, et il savait que s'il devait s'énerver un jour, il ne serait pas forcément capable de rester dans les limites du raisonnable. Il était pourtant plutôt doux, au quotidien, mais il s'était tellement endurci en prison ... Il avait parfois l'impression de passer son temps à s'empêcher de surréagir à tout ; la méditation l'y aidait, heureusement. Pour être tout à fait honnête, j'ai pas beaucoup eu l'occasion de discuter avec eux. Mais ils sont discrets, en dépit de leur âge. Je pense qu'on aurait pu trouver pire. Ils étaient calmes, pas trop gamins pour ce qu'il en avait vu ... Pas bordéliques, non plus. Pour Paul, ils étaient finalement les colocs idéaux. Tout le contraire de ses ex co-détenus. Joshua a déjà essayé de te draguer ? Il te regarde comme s'il allait te sauter dessus ... Oui, finalement, il en avait parlé l'air de rien, dans la discussion ; il ne savait pas si Lizzie s'en était rendu compte, mais cela énervait tellement Paul qu'il préférait le lui dire, au risque qu'elle l'envoie "promener". Après tout, elle était assez grande pour se défendre elle-même, mais si elle ne s'était rendu compte de rien, au moins, elle saurait.
Pas de risque que cela arrive avec lui ! Qu'il la drague, évidemment, pas que Joshua lui fasse de l'oeil ; leur coloc était tout sauf gay. Paul, lui, était aussi hétéro qu'on peut l'être, pour peu que son corps daigne s'en rappeler. Lizzie était pourtant une belle femme ... Mais voilà, l'instant était passé. Ce n'était sans doute pas plus mal. Il y avait des choses qu'il ne pourrait pas lui expliquer. Il aurait meilleur temps de draguer des filles dans les bars. Tiens, ce soir, par exemple. Avec les inconnues, vous pouviez mentir. Il pourrait avoir été pompier, ou n'importe quoi qui expliquerait son corps. Agent fédéral, tiens ! Mais avec Lizzie, rien de tout ça ne prendrait. D'ailleurs, il ne savait même pas pourquoi il pensait à ça. Sans doute à cause de leur discussion au sujet de Joshua ...
La préparation du repas, bien que succincte, vint le distraire de ces drôles de considérations. Tandis que les plats réchauffaient au four, il plaisanta avec Elizabeth de son goût pour l'alcool, faisant suite à une demande qu'elle avait formulée un peu plus tôt. Je ne savais pas que je devrais non seulement assumer le rôle de chauffeur, mais aussi de nounou ! Mais après tout, pourquoi pas. Sa coloc avait beau être flic, ils sortaient en boîte un soir de 31. Il y aurait beaucoup d'alcool, et allez savoir quoi d'autre, et il ne voulait pas la voir prendre des risques. Il la surveillerait donc. Mais promis, si tu lâches le diabolo grenadine, je te rappellerai à l'ordre ! Ou pas ... elle était adulte, elle faisait ce qu'elle voulait. Paul, lui, ne buvait très peu que parce qu'il ne tenait plus l'alcool, et qu'il ne pouvait pas se permettre de dire des choses sans le maîtriser. Lizzie n'avait pas ce problème. Vivement que ça soit chaud ! Les amuse-bouche, c'est mignon, mais ça s'arrête là !

“...”

es deux vieux de la coloc s’étaient mis à échanger sur les plus jeunes. Du côté d’Elizabeth rien de particulier à signaler, de celui de Paul, elle allait bientôt le savoir.

_ « Tu m’étonnes qu’on aurait pu trouver pire... » Comme avec ce type qu’ils avaient vu d’ailleurs. Celui qui, grâce à son comportement de merde avait réussi à rendre dingue Paul et avait par la même occasion fait voler en éclat toutes les certitudes de l’agent fédéral concernant son coloc. Merci au blaireau donc pour tout cela ! Heureusement, Rachel et Joshua ne les mettrait à priori jamais dans une telle situation... Quoi que... Paul continua et évoqua l’autre jeune homme du chalet et surtout, ses regards douteux. Cela la fit rire. Cela fit rire car elle avait l’impression que Paul voulait la protéger d’une certaine manière. En fait, c’était mignon. Son coloc gay ne voulait pas que l’autre coloc’, l’hétéro, la reluque de trop.

_ « Non. Il ne fait que mater. Je t’avoue que parfois, au réveil par exemple, ça a tendance à me gaver mais si besoin, je mettrai les points sur le « i ». J’aime bien pouvoir me balader dans la tenue qui me plait... Je suis une fille de L.A merde ! » Pas pudique pour un sous elle serait capable de sortir de la salle de bain en sous-vêtements. Ils avaient un jacuzzi qu’elle n’utiliserait certainement pas en combinaison de plongée ! Joshua devrait s’y faire, il avait une coloc bien dans ses baskets et sans gêne ! Evidemment, elle n’apparaitrait pas à poil mais si elle devait oublier les décolletés ou autre jeans slim, la vie deviendrait compliquée.
Elle était touchée que Paul ait remarqué les regards de Joshua. Mine de rien, cela signifiait qu’elle était importante d’une certaine manière à ses yeux. Paul ne montrait jamais rien. Il était une sorte de... De quoi ? Une feuille sur laquelle les émotions coulaient sans jamais la pénétrer ? Un truc un peu comme ça. Il ne semblait attaché à rien excepté ses fruits et sa méditation, mais les gens... Elle, elle avait besoin des gens et depuis qu’elle l’avait rencontré elle avait envie d’une connexion avec lui. C’était en marche. Elle appréciait vraiment.
Ils continuèrent la conversation. Rien dans ce qu’elle avait fait en se jetant sur lui pour baisser le son de la musique avant changé quoi que ce soit entre eux. Mieux, elle savait : Paul était gay ! Il ne s’était absolument rien passé que ce soit physiquement, ceci dit, jamais il n’aurait osé, ou alors, dans son regard, sa respiration ou autre. Elle n’avait remarqué aucun changement notable, donc, il était gay ! Super !

_ « Faudrait pas que je finisse à danser dans on ne sait quelle tenue sur le bar ! Ce serait con ! » Elle rigola. Elle n’arriverait jamais au point d’être tellement torchée qu’elle se mette à danser et chanter à tue-tête debout sur le bar de l’établissement dans lequel ils se rendraient. Mais l’idée d’avoir Paul à ses côtés avait quelque chose de réconfortant.
Ils finirent par passer à table tout en continuant à parler. Elle avait un peu freiné sur le vin gentiment. Ils arrivaient à échanger librement et la soirée permettait à Lizzie de se rendre compte que Paul était loin d’être comme elle l’avait vu le jour de la visite avec le journaliste. Il était celui de sa visite à elle. Que s’était-il passé alors ? On fait tous des erreurs n’est-ce pas ?
Après avoir dévoré, il fut plus que temps de se décider à partir.

_ « T’es toujours chaud pour rejoindre les bébés ? Ou du moins l’un d’eux... Je ne sais pas ce que fait Rachel. » Elle n’avait pas abandonné son grand sourire. Si Paul ne venait pas, finalement, elle serait extrêmement déçue. Elle avait envie de le garder avec elle, de continuer à renforcer leurs liens et avancer.

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En fait, il n'avait pas de "soucis" à se faire pour Lizzie. ✧ A en juger par la teneur de sa réponse au sujet de Joshua, elle saurait bien se débrouiller seule avec lui. De toute façon, hormis le fait que le sujet soit naturellement venu dans la discussion, il n'y avait pas lieu qu'il en dise ou fasse plus. C'était le problème de sa coloc et tant que Joshua ne dépassait pas les limites de l'acceptable et qu'Elizabeth ne l'appelait pas la rescousse, il n'avait aucune raison de s'en mêler. C'était juste une de ces situations qui peuvent se produire quand des gens qui ne se connaissent pas se retrouvent à habiter ensemble du jour au lendemain. Au moins, ils s'entendaient bien, tous, ou, en tout cas, il n'y avait pas de dissensions.
L'entente, à vrai dire, était surtout notable entre Lizzie et lui, en raison de leur âge proche, de leurs rapports aux forces de l'ordre et, plus simplement, du fait qu'ils avaient habité seuls avant que Joshua et sa soeur ne les rejoignent. En tout cas, pour une soirée de Nouvel An, le moment qu'il passait pour le moment était plutôt sympathique. Il ne s'inquiétait plus de la suite - pour l'instant en tout cas - et ils plaisantaient bien, tous les deux. La discussion était fluide, bref ... il était bien. Oui, franchement, il était bien, et l'idée d'aller en boîte lui semblait finalement de plus en plus sympa. Après un dîner qu'il dévora à belles dents - entre dix ans de bouffe de prison et l'activité physique de son job, il y avait de quoi trouver plaisir à manger - Lizzie l'interrogea sur la boîte. S'il était toujours chaud ? Evidemment ! En fait, il l'était bien plus qu'en début de soirée, où il avait espéré éviter ça. Maintenant qu'il avait eu le temps de se détendre et de se faire à l'idée, il était OK, à défaut d'être sur un nuage. Il te faut bien un baby-sitter. Ca devrait être une soirée sympa. On n'a qu'à prendre ma caisse, si toutefois je dois te ramener. Lui ne boirait pas, de toute façon, ou pas beaucoup. Il allait certes en boîte avec plus de plaisir maintenant, mais ce n'était pas pour autant qu'il allait foutre en l'air tous ses efforts pour quelques verres.
La boîte était blindée, quand ils y arrivèrent - saison touristique oblige - mais Joshua avait quand même dégoté une table, à laquelle ils ne passèrent, finalement, pas beaucoup de temps, tous autant qu'ils étaient. Lizzie dansa toute la soirée, Paul un peu moins, un peu comme pour l'alcool. Il était même suffisamment détendu pour, quand minuit sonna, embrasser Lizzie. Rapidement hein, mais ... sur les lèvres quand même ! Et quand la soirée se termina, au petit matin, et qu'il les ramena tous au chalet - incluant Joshua plus du tout en état de conduire - il alla se coucher le coeur étrangement léger.